
Par Zahir R.
Le directeur des ressources humaines et des affaires juridiques du ministère de l’Industrie, Bachir Kechroud, a affirmé que le nouveau cahier des charges relatif à l’importation des véhicules sera prêt avant la fin du mois de mars 2022.
Il a affirmé dans une déclaration à une chaine de télévision que son département accéléra la cadence des travaux afin d’apporter les ajustements nécessaires à ce cahier des charges, et ce conformément aux instructions et orientations du gouvernement. En effet, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a ordonné au ministère de l’Industrie d’une révision immédiate de ce cahier des charges. Cette énième révision de ce dossier va-t-elle enfin débloquer la situation ?
Dans ce cadre, l’expert en investissement et fondateur du cabinet de conseils et d’études Sino-Algéro-Allemand « INVEST DESIGN CONSULTING», Mohamed Sayoud a expliqué la lenteur dans le traitement de ce dossier par «l’absence» d’une volonté politique, du fait que l’Etat le considère comme étant un dossier non prioritaire. Ainsi, cette situation s’explique également par le souci des pouvoirs publics de ne pas puiser dans les réserves de change, ajoute-t-il, en affirmant que l’Etat a raison dans sa démarche, mais il était préférable de dire les quatre vérités aux Algériens afin de soulever toute cette ambigüité sur ce dossier. Sayoud qui est également consultant international en investissement a fait savoir que 90% des opérateurs économiques sont affaiblis par la crise financière et la pandémie n’ont pas les moyens financiers pour l’acquisition d’un nouveau matériel roulant (voiture, engin et autres). Ils préfèrent de s’approvisionner en local avec de matériels ancien à des prix compétitifs, explique-t-il. En outre, notre interlocuteur a estimé que la libération du marché pour le privé (l’importation aux particuliers) encouragera le marché informel. « La surfacturation va alimenter davantage le marché informel de la devise. D’ailleurs, 90 % de ce marché est alimenté par cette pratique », a-t-il expliqué.
Un avis que l’expert en économique Hamza Boughadi partage, en affirmant que l’Etat n’a pas de visibilité suite à la crise sanitaire (covid-19) et également par le souci de préserver les réserves de change. Notre interlocuteur a fait savoir que le cahier des charges d’avril dernier était souple et simplifié. «Toutes les contraintes bloquant auparavant les concessionnaires ont été levées. Mais, jusqu’à aujourd’hui, le dossier est à la traine», a-t-il précisé, en soulignant l’importance des véhicules dans la relance économique. « La voiture est un outil de production. Il y a un manque important sur le marché», ajoute-t-il. Questionné sur l’arrivée de la première voiture en Algérie, Boughadi a affirmé qu’il est difficile de faire un pronostic, mais cela dépendra de la concrétisation des orientations du président et de la volonté du gouvernement. Une fois le concessionnaire décroche l’agrément, une période de 7 mois au moins est nécessaire pour se préparer en recrutant le personnel, la location d’hangars et lieux de stockage et de services après-vente. « Il ya beaucoup de travail à faire », dira-t-il d’emblée.