Le nouveau P-DG dévoile sa feuille de route

Par Arezki Louni
Serait-ce, enfin, le bout du tunnel pour l’ENIEM ? La nomination d’un nouveau président directeur général en la personne de Mustapha Chaoui, qui succède à Djilali Mouazer, limogé à la demande du partenaire social, semble avoir remis l’entreprise sur la bonne voie.
Après plusieurs mois d’arrêt de travail, en raison de l’épuisement des stocks de matières premières et du bras de fer entre la direction et les travailleurs, la solution parait imminente. En effet, dans un entretien accordé à l’APS, le nouveau P-DG a affirmé que la dette à long terme de l’ENIEM auprès de la banque sera rééchelonnée dans le cadre du plan de redressement et de relance envisagé par les pouvoirs publics. Plus précis, M. Chaoui a fait savoir que la démarche de rééchelonnement de la dette de l’entreprise auprès de la Banque extérieur d’Algérie (BEA) et qui avoisine les 4,4 milliards DA, s’accompagnera «d’une période de détente de trois années pour donner un nouveau souffle à l’entreprise». Le même responsable soutient, par ailleurs, que «la banque demeure un partenaire dont l’entreprise, en situation de crise, a besoin», et que «le principe de l’accompagnement est acquis dans le cadre de ce plan de redressement et de relance». Avant de poursuivre que pour le moment, l’objectif essentiel est de «définir les modalités de ce rééchelonnement et à rassurer la banque sur l’opportunité d’ouverture de nouvelles lignes de crédit au profit de l’entreprise». Cette dernière présentera comme garanties, a-t-il ajouté à ce propos, « l’hypothèque de son patrimoine actif ».
L’autre démarche qu’entreprendra la nouvelle direction dans le cadre de ce même plan, a-t-il indiqué, est « la recherche et la concrétisation de contrat de partenariat avec des partenaires locaux ou étrangers dans l’objectif de se conformer aux dispositions du nouveau cahier des charges de la filière électroménagère qui exige un certain taux d’intégration des produits ». Mais aussi, a-t-il renchéri, « pour intégrer les nouvelles technologies pour être compétitif et pouvoir se placer sur le marché ». Les produits ENIEM, a-t-il expliqué, utilisent encore la technologie dite de « froid statique », consommatrice d’énergie, aux taxes élevées et qui fait augmenter le coût de production, et le défi est d’intégrer les nouvelles technologies pour basculer vers celle dite « Go Frost », plus économique ». « Nous sommes obligés de suivre l’évolution du marché et d’aller vers la compétitivité de nos produits pour pouvoir les placer », faisant savoir que des contacts ont été déjà lancés dans ce sens avec certains groupes, dont, entre autres, Condor, Iris et Brandt. Pour l’heure, souligne M. Chaoui, « l’objectif premier est la reprise de l’activité de l’entreprise avec le peu de matière première dont elle dispose et l’accompagnement des pouvoirs publics et des différents partenaires ». S’agissant de l’annulation du chômage technique décidé par l’ancienne direction en décembre dernier qui a été soulevée par les travailleurs de l’entreprise, M. Chaoui a indiqué qu’il s’est engagé à le faire dès la prochaine réunion du Conseil d’administration de l’entreprise. « Je comprends l’appréhension des travailleurs et je me suis engagé, lors de mon installation, à procéder à l’annulation de cette décision pour les rassurer et leur permettre de reprendre le travail », a-t-il dit. Une disposition de la convention collective de l’entreprise prévoit qu’en cas de deux périodes d’arrêt technique d’activité durant une période d’une année, l’administration peut recourir à des plans sociaux de licenciement.