Le président Tebboune plaide pour un environnement économique rénové et inclusif

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, dimanche, au Centre International des Conférences (CIC) d’Alger, la deuxième rencontre annuelle avec les opérateurs économiques. Ce rendez-vous, désormais inscrit dans l’agenda économique national, vise à renforcer la concertation entre les pouvoirs publics et les acteurs de l’économie réelle, en vue d’accompagner les mutations structurelles engagées.
D’entrée, le Chef de l’État a réitéré son ambition de faire de l’Algérie un pays émergent à l’horizon 2027, en misant sur une transformation profonde du modèle économique national. L’un des leviers mis en avant est le renforcement du tissu industriel, appelé à représenter entre 13 et 14 % de la valeur ajoutée nationale dans les prochaines années. Cette orientation s’appuie sur une dynamique d’investissement soutenue, et marquée par l’enregistrement de 13.700 projets représentant un montant global de 6.000 milliards de dinars.
Soutenir l’investissement productif et tourner la page des pratiques passées
Le président Tebboune a insisté sur la nécessité d’instaurer un environnement des affaires fondé sur la transparence, l’efficacité et la compétitivité. « Le dossier ALGEX est définitivement clos et ne saurait constituer un obstacle pour les opérateurs », a-t-il tranché, tout en appelant à accompagner une nouvelle génération d’investisseurs, notamment les jeunes porteurs de projets et les startups, en rupture avec les pratiques spéculatives du passé.
Maîtrise du commerce extérieur : encadrement, régulation et valorisation des exportations
La régulation du Commerce extérieur a occupé une place centrale dans les orientations présidentielles. Le Chef de l’État a dénoncé les dérives liées à la surfacturation, et à la sous-évaluation des produits à l’export, évoquant notamment le cas des dattes algériennes cédées à des prix dérisoires. Il a annoncé la création prochaine d’un organisme dédié à l’export, chargé d’encadrer et d’optimiser la commercialisation des produits nationaux à l’international.
Foncier industriel : lever les entraves à l’investissement
Malgré les projets validés par l’Agence Algérienne de Promotion de l’Investissement (AAPI), le foncier demeure un point de blocage majeur. Le président Tebboune a plaidé pour une clarification des missions du guichet unique, afin d’assurer une meilleure disponibilité du foncier industriel et d’en finir avec les pratiques spéculatives qui entravent l’acte d’investir.
Financement, logistique et infrastructures : des outils au service de la croissance
Le président a exhorté les investisseurs à s’impliquer dans les secteurs bancaires et logistiques, en particulier le transport maritime, tout en encourageant la création de banques privées capables de capter l’épargne informelle. Sur le plan des infrastructures, il a annoncé la finalisation d’ici la fin de l’année de la ligne ferroviaire reliant Béchar à la région minière de Gara Djebilet, un axe stratégique pour la valorisation des ressources naturelles.
Agriculture et tourisme : vecteurs de souveraineté et de diversification
Dans le secteur agricole, le Chef de l’État a affirmé qu’aucune importation de pommes de terre ne sera autorisée, soulignant la nécessité d’un contrôle plus rigoureux de la chaîne de distribution. Il a par ailleurs salué les progrès réalisés dans l’atteinte de l’autosuffisance en blé dur. Sur le volet touristique, il a encouragé l’investissement privé, qualifiant ce secteur de « levier stratégique à fort potentiel, sans coût en devises ».
Vers une économie diversifiée et souveraine
En conclusion, le président Tebboune a appelé les opérateurs économiques à s’inscrire dans une logique de responsabilité, d’innovation et d’engagement. « La construction d’une économie forte, résiliente et souveraine passe par une coopération étroite entre l’État et les forces vives du pays », a-t-il affirmé, en posant les jalons d’une nouvelle étape dans la refondation du cadre économique national.