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«Le rapport du GIEC : Eveillant tous !»

Le groupe des experts nommé GIEC a déniché récemment le sixième rapport d’évaluation des impacts et des risques liés au changement climatique (AR6), il est la synthèse de l’ensemble des études menées par sa communauté scientifique qui font référence sur les questions du climat, en effet, il affirme pour la première fois que la responsabilité de l’homme est certaine à l’égard du réchauffement climatique, et que nous sommes très proches d’atteindre un point de non-retour.

En bref, le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) est une organisation qui a été mise en place en 1988, à la demande des sept plus riches pays G7 (USA, Japon, Allemagne, France, Grande Bretagne, Canada, Italie), par l’Organisation Météorologique Mondiale et par le Programme pour l’Environnement des Nations Unies. Son rôle est d’expertiser l’information scientifique, technique et socio-économique relative au risque du changement climatique provoqué par l’homme.

Chaque fois que la nécessité exige, le GIEC publie des rapports qui permettent d’alerter les gouvernements et le public sur les questions climatiques, il établit différents scénarios possibles en fonction des émissions des gaz à effet de serre émises par l’humanité. Cependant, le rapport à révéler quatre scénarios de réchauffement climatique 1.5°,2°,3°et 4°, d’avenir sur les changements climatiques et les solutions devraient être entamées à l’effet d’un résultat de net émission des gaz à effet de serre, ainsi des solutions aux différentes inquiétudes telles que : la perte de biodiversité, consommation non durable des ressources naturelles, dégradation des terres et des écosystèmes, urbanisation rapide, les changements démographiques, les inégalités sociales et économiques et les pandémies.

Les réalités climatiques actuelles

Selon le rapport, la température dans le monde a déjà augmenté de 1,09 °C depuis l’ère préindustrielle (depuis environ 1850-1900), elle été déjà à +1.1°c en 2021, inévitablement que certains impacts climatiques seront très importants jusqu’en 2040, en plus des réalités suivantes :

Le rapport estime que 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans un contexte de forte vulnérabilité au changement climatique.

Entre 2010 et 2020, la mortalité humaine due aux inondations, aux sécheresses et aux tempêtes était 15 fois plus élevée dans les régions très vulnérables que dans celles très peu vulnérables.

D’ici 2050, près de 70 % de la population mondiale croissante vivra dans des zones urbaines, ces villes représentent pour le GIEC à la fois un facteur de risques climatiques et une opportunité nouvelle d’intégrer des améliorations effectives,

La plupart des migrations liées au climat observées actuellement se font à l’intérieur d’un même pays ou entre les pays voisins, plus de 2,6 millions et 3,4 millions des déplacements liés aux conditions météorologiques se sont produits en Afrique subsaharienne en 2018 et 2019.

Un milliard d’habitants des zones côtières sont menacés par la montée des eaux ou les submersions marines dans le monde, tandis que plus de 130 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté d’ici la fin de la décennie.

10000 milliards de dollars la valeur des infrastructures menacées dans des zones sujettes à des inondations exceptionnelles (une tous les 100 ans dans un scénario modéré d’émissions).

Les populations humaines ne seraient pas les seules touchées, un tiers des espèces sont à haut risque d’extinction dans un réchauffement de +3°C, ce serait deux fois moins dans un scénario 1,5°C. Si le réchauffement atteint 2°C, les cultures de base dans de nombreuses régions ne seront plus possibles d’être produite, notamment sous les tropiques, même si le réchauffement est limité, 8% des terres aujourd’hui cultivables ne le seront plus d’ici la fin du siècle.

En Europe, d’ici la moitié du siècle, on pourrait ainsi compter 30 000 décès par an à cause des vagues de chaleur extrême, dans un scénario de 1,5°C et jusqu’à trois fois plus si le réchauffement atteint 3°C.

La situation en Afrique

En Afrique les émissions totales de GES entre 1990 et 2018 sont énormes à titre d’exemple l’Afrique de sud est le pays le plus émetteur des GES avec 570 MTCO2eq en 2019, contre 400 MTCO2eq en 1990, au Nigeria les émissions sont de 410 MTCO2eq en 2019 contre 290 en 1990, et en Algérie 290 MTCO2eq en 2019, et environ 150 MTCO2eq en 1990. Aussi :

La température moyenne en Afrique au scénario de 1.5°c varie entre 24°c et 26°c, au scénario 2°c varie entre 24°c et 27°c, à 3°c varie entre 25°c et 28°c, et au scénario 4°c la température moyenne est entre 26°c et 29°c.

La moyenne de la température maximale journalière en Afrique au scénario 1.5°c, est de 28°c à 35°c, pour 2°c de 29°c à 36°c, pour 3°c de 30°c à 37°c, et pour le scénario de 4°c de 30°c à 35°c.

Le nombre de jours avec une température maximale au-dessus de 40˚C pour le scénario 1.5°c, est de 35 à 47 jours, pour 2°c de 41 à 57jours, pour 3°c de 56 à 77 jours, et pour 4°c le nombre de jours est entre 69 à 92 jours.

Durant la période 1965-2018, 20% à 90% est le taux de mortalité des arbres dans le Sahel africain, avec des pertes locales d’espèces d’arbres allant jusqu’à 80 % au cours de la période 1970-2014.

Les rendements du sorgho de la savane du Sahel ouest-africain devraient baisser en moyenne de 2% à 1,5℃ et de 5% à 2℃ de réchauffement climatique.

Pour le café et le thé en Afrique orientale, les olives en Algérie et le tournesol en Botswana et au Maroc des impacts négatifs sur leurs systèmes de production sont constatés.

En Algérie, la mortalité du cèdre de l’Atlas a augmenté de 1980 à 2006, coïncidant avec une augmentation de la température printanière d’environ 1 °C, de même en Tunisie les températures élevées ont entraîné la mortalité des chêne-liège.

Par conséquent, la valeur économique de la pêche en mer méditerranée est supérieure à 3,4 milliards de dollars avec environ 76250 navires de pêche en 2019, la plupart d’entre eux (environ 62%) dans l’est et le centre Méditerranée.

Environ 78% des stocks de poissons en Méditerranée sont actuellement pêchés à des niveaux non durables, la part des stocks dans la surexploitation a diminué de 88% en 2012 à 75% en 2018.

En outre, les recherches liées au climat en Afrique sont confrontées a de graves contraintes de financement, il est estimé que durant la période entre 1990 et 2020, 1,26 milliards de dollars ont financé la recherche liée à l’Afrique sur les impacts climatiques, sur plus de 4 millions de subventions de recherche d’environ 521 organismes de financement dans le monde, ceci ne représente que 3,8 % du financement mondial de la recherche liée au climat, et la majorité des recherches provient de l’extérieur de l’Afrique.

De 1990 à 2020, 78 % dès le financement de la recherche sur le climat lié à l’Afrique a été versé à des institutions en Europe et aux États-Unis, et seulement 14,5 % sont allés à des institutions en Afrique. Kenya (2,3 % du financement total) et l’Afrique du Sud (2,2%) sont les seuls pays africains parmi les 10 premiers pays du monde en termes d’hébergeant des institutions recevant des fonds pour la recherche liée au climat en Afrique.

En revanche, le coût moyen d’adaptation en Afrique est d’environ 17 dollars par habitant et par an pour 2020- 2030, les estimations des coûts d’adaptation sont passés de 20 à 50 milliards dollars par an en 2050 (environ 1,5°C de réchauffement), à 18-60 milliards dollars par an pour un peu plus de 2°C, à 100-437 milliards dollars par an pour 4°C du réchauffement climatique au-dessus des niveaux préindustriels.

Les recommandations et les pistes d’amélioration : In fine, le GIEC note que la prise de conscience et l’évaluation des risques climatiques actuels et futurs ont augmenté dans le monde entier, au moins 170 pays intègrent l’adaptation dans leurs politiques climatiques et leurs processus de planification. Le rapport confirme également l’accélération des conséquences du changement climatique, rappelant qu’il existe des limites à la capacité d’adaptation des écosystèmes et des sociétés humaines, il évoque ainsi la protection et la restauration des écosystèmes en renforçant la nature, restauration des cours naturels des rivières, verdissage des villes, diversifiant les cultures…etc. Dans le même temps, il faut protéger 30 à 50 % des terres et des mers.

Néanmoins, la lutte contre le réchauffement climatique ne doit pas être portée par les institutions publiques seulement, mais la société civile, le secteur privé, les institutions scientifiques, les groupes locaux, les individus, sont tous impliquées, des coopérations approfondies entre ces différents acteurs rendront plus efficaces les initiatives et les politiques de lutte contre le réchauffement climatique, mettre la société humaine sur la voie du développement durable.

Par ailleurs, le GIEC évoque la nécessité de mise en place de systèmes d’alerte précoce ou encore des solutions fondées sur la nature, qui ont des Co-bénéfices pour la biodiversité, le climat, et les populations. Retarder ces actions et les politiques nécessaires à leur mise en œuvre compromet leur efficacité, diminue leur potentiel et augmente leur coût, il est donc indispensable d’accélérer les actions et les processus relatives à la lutte contre le réchauffement climatique, et réduire rapidement nos émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

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