Le retour de la Turquie à son identitée sonne le glas de la laïcité
Des étudiantes de l’école Imam Hatip défilent à l’occasion du 100e anniversaire de la République turque à Istanbul, le 29 octobre 2023.
Des imams ont été déployés dans près d’un millier d’établissements laïcs en Turquie, en dépit des protestations des parents et des enseignants. Selon les critiques, cela sonne le glas de l’école laïque.
À Izmir, la dernière rentrée scolaire n’a pas été des plus agréables. La pilule a été amère pour la plus laïque des provinces turques, qui défend depuis des années les valeurs laïques et que les conservateurs, dont le président Recep Tayyip Erdogan, ont qualifiée de gavur, « infidèle ».
À la suite d’un accord signé entre l’antenne provinciale du ministère de l’Éducation et le bureau du grand mufti, des imams ont été placés à plein temps dans 842 écoles primaires et secondaires locales, chargés de veiller au développement spirituel des élèves, de leur dispenser des conseils et des cours d’interprétation du Coran.
Intitulé « Sensible à mon environnement, je défends mes valeurs », ce projet prévoit même l’affectation d’imams dans d’autres établissements dans les années à venir. En quoi est-ce un problème ? Après tout, l’enseignement religieux est déjà pratiqué dans les écoles turques.