Le Secteur public à la rescousse de la sous-traitance automobile

La SNVI en négociations aves trois partenaires
La sous-traitance automobile, en Algérie, demeure faible. Le peu de PME, activant dans ce segment industriel, n’arrive toujours pas à participer à l’augmentation du taux d’intégration nationale, dans la nouvelle filière «Industrie automobile» qui vient de naître. Les usines autos implantées, à travers le pays, continuent d’importer massivement des intrants et composants entrant dans cette industrie qui nécessite une technologie de pointe. Les opérateurs privés avouent, qu’ils n’ont pas les connaissances et les compétences qu’il faut, pour exercer ce métier de la sous-traitance.
Souvent, ils font face au problème d’homologation et de normalisation. À cet effet, l’implication du Secteur public, notamment les grandes entreprises à l’image de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), s’avère plus que primordial ,pour booster la sous-traitance automobile.Cette société, spécialisée jusqu’à présent dans la production des camions, tracteurs routiers, autobus et carrosseries industrielles, veut se lancer dans ce segment porteur.Selon le P-dg du groupe, Noureddine OUDJIT, des négociations sont en cours avec trois partenaires étrangers : «Meleghy Automotive Barcelona» (Espagne) et «Farguell Nitra» (Slovaquie), pour la création d’une société de fabrication des structures métalliques, embouties et soudées, pour l’automobile.
Affirmant que les discussions ont atteint un stade avancé après la signature, en mars dernier, d’un protocole d’accord avec trois partenaires. M. Oudjit a précisé, dans un entretien accordé à Algérie Industrie, une revue éditée par le ministère de l’Industrie et des Mines, que : «La production de la future usine permettra de répondre aux besoins de «Renault Algérie production», dont la SNVI est actionnaire, et des autres constructeurs automobiles implantés en Algérie».À travers cette nouvelle orientation, la pionnière de la fabrication des véhicules industriels en Algérie, (SNVI), ambitionne de participer au développement de la filière de la sous-traitance automobile, et répondre aux besoins des projets en cours de réalisation, dans les filières mécanique et automobile.Les usines d’automobiles en Algérie, rappelle-t-on, se limitent, jusqu’à présent, à l’assemblage des kits et collections (CKD), importés de l’étranger, et que cela coûte «trop cher» pour le Trésor public. À titre d’exemple, la facture d’importation de ces intrants s’est établie à près de 1,32 milliard de Dollars, au 1 er semestre 2018. Par ailleurs, la décision de la SNVI de s’attaquer à ce segment n’est pas fortuite, estime-t-il.
Le groupe qui fabrique, pour ses propres besoins, cinq millions de pièces annuellement, possède une base industrielle solide, pour étendre son activité au véhicule particulier. De plus, le groupe veut profiter de l’essor de l’industrie automobile qui offre un grand potentiel pour le développement d’un tissu local de sous-traitance.
«La filière automobile constitue un marché porteur pour l’émergence et le développement de la sous-traitance. L’industrie automobile a connu, depuis quatre ans, un essor remarquable et prend graduellement aujourd’hui, une véritable ampleur (…). À terme, si toutes les conditions d’implantation, et surtout de fabrication, sont respectées, ces projets vont contribuer à l’essor de l’industrie, avec comme axe le développement de l’intégration locale, ce qui va permettre la relance des PME et PMI pouvant apporter un plus à cette intégration», a-t-il souligné. Pour cette Société nationale, la sous-traitance est un concept ancré depuis les années 80, date à laquelle le groupe a adopté une politique d’externalisation, à travers la densification de son réseau de sous-traitance et d’équipementiers locaux, privés et publics. Ce développement (de la sous-traitance), a été atteint grâce à la maitrise technique et technologique, par les équipes de la SNVI, et l’existence d’un tissu de PME partenaires. Actuellement, une centaine de fournisseurs locaux, publics et privés, l’accompagnent dans différents domaines d’activité : moteurs, radiateurs, batteries, vitrage, articles en caoutchouc, peintures, articles de fixation, câbles électriques, garnissage cabine, produits sidérurgiques, pièces mécaniques et tôlerie etc…. À cela s’ajoutent les activités à forte valeur ajoutée, installées sur les sites de Rouïba et de Tiaret. Ces activités contribuent fortement au taux d’intégration atteint par la SNVI, et qui oscille entre 70 et 80%. Il s’agit des activités de fonderie, forge, usinage mécanique, tôlerie-emboutissage, sellerie, carrosseries industrielles (travail du métal et chaudronnerie), et les opérations d’assemblage des véhicules.