Le taux d’inflation reste maîtrisé à 2,2% sur une année

Malgré le recours massif à la planche à billets, le taux d’inflation reste relativement maîtrisé. Selon les dernières données fournées par l’Office national des statistiques, ONS, le taux d’inflation annuel a été de 2,2% jusqu’à octobre 2019.
Selon les chiffres de l’ONS rapportés par l’APS, l’évolution des prix à la consommation en rythme annuel à octobre 2019 est le taux d’inflation moyen annuel calculé en tenant compte des 12 mois, allant de novembre 2018 à octobre 2019, par rapport à la période allant de novembre 2017 à octobre 2018.
Pour illustrer cette stagnation du taux d’inflation, l’ONS a donné l’exemple du mois d’octobre dernier durant lequel le taux d’inflation avait baissé de 0,5% par rapport au mois de septembre. Une baisse qui s’explique, essentiellement, par une baisse de 0,7% des prix des produits agricoles frais, relève l’Office. Cela s’explique, notamment, par un recul de 9,8% de prix des légumes, de 7,8% de la pomme de terre et de 0,5% de la viande rouge. Par contre, l’ONS relève des augmentations de prix qui ont caractérisé certains produits, notamment la viande blanche (+4,7%), les œufs (+21%) et les fruits (+8,9%) en octobre et par rapport au mois de septembre 2019.
Il n’y a pas que les prix des produits agricoles frais qui ont baissé. Ceux des produits alimentaires industriels l’ont été également durant ces derniers temps, indique le rapport de l’ONS. La baisse a été de 0,3%. C’est le résultat notamment de la baisse des prix du sucre (-4%) et du café (-1,4%), selon la même source. Les produits manufacturés ont connu une hausse de 0,3%, alors que les services ont enregistré une stagnation, selon les mêmes données qui ajoutent par ailleurs que les prix des biens alimentaires ont connu une légère baisse de -0,39%, induite notamment par un recul de 2,08% des produits agricoles frais durant la même période de comparaison.
Le taux d’inflation le plus fort a été enregistré en janvier dernier. Il était de 4,2% sur l’ensemble de l’année qui venait de se terminer. En septembre 2018, ce taux avait atteint 4,8%, constituant ainsi le plus fort taux jamais enregistré ces dernières années.
Après le recours à la planche à billets, les spécialistes avaient craint la flambée du taux d’inflation à des niveaux impossibles à maîtriser. Les données avancées par l’Office national des statistiques se situent loin de l’inflation à deux chiffres, prévue par les experts du FMI qui, depuis 2014, suite à la crise financière qui frappe l’Algérie à cause de la chute des prix du pétrole, prévoyait une aggravation de la crise économique dans ce pays et préconisait le recours à l’endettement extérieur.
Selon les constations de la Banque mondiale dans un récent rapport, l’inflation «est restée maîtrisée, baissant à environ 4,3% en 2018 contre 5,6% en 2017. Fin janvier 2019, le montant global de monnaie créée au titre de « financements non conventionnels» atteignait 6 556 milliards de dinars, soit 31,1% du PIB, ce qui est supérieur au montant cumulé des déficits budgétaires pour 2017 et 2018 (2 793 milliards de dinars). Cette situation s’explique par divers emplois «hors budget» de ces financements, note le document. Pour l’expert financier Nour Meddahi, le risque inflationniste «est faible à court terme, et tant que les réserves de change sont appréciables, le principal argument est que l’énorme déficit du compte courant de la balance de paiements fait que la masse monétaire ne croît pas beaucoup».
Essaïd Wakli