Leadership africain : L’Algérie s’impose, le Maroc s’efface

Les récents sommets internationaux ont mis en évidence une reconfiguration de l’équilibre des pouvoirs en Afrique. Alors que l’Algérie renforce sa position en tant qu’acteur clé du continent, le Maroc semble de plus en plus marginalisé, exclu des grandes discussions qui façonnent l’avenir de l’Afrique.
L’Algérie, un acteur incontournable reconnu par la communauté internationale
Le sommet du G20 à Johannesburg a illustré cette dynamique en invitant cinq nations africaines stratégiques à prendre part aux discussions, parmi lesquelles l’Algérie.
Cette reconnaissance internationale témoigne du rôle croissant que joue Alger dans la stabilité et le développement du continent. Sa diplomatie active, fondée sur des principes de non-alignement et de coopération, lui permet d’être un interlocuteur privilégié aussi bien en Afrique qu’auprès des grandes puissances mondiales.
En multipliant les initiatives diplomatiques et économiques, l’Algérie s’impose comme un moteur du dialogue interafricain et un partenaire de choix pour les instances internationales. Ses efforts pour la consolidation de la paix au Sahel, sa participation aux projets énergétiques stratégiques et son rôle dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) illustrent une volonté claire de jouer un rôle de premier plan dans la transformation économique du continent.
Le Maroc, un isolement grandissant sur la scène africainne
À l’inverse, le Maroc voit son influence s’éroder progressivement. Longtemps perçu comme un acteur diplomatique ambitieux, notamment en Afrique de l’Ouest, Rabat peine désormais à maintenir sa position. Son absence lors des grandes rencontres internationales récentes, comme le sommet du G20, en est une illustration frappante.
Cette mise à l’écart s’explique par plusieurs facteurs.
D’une part, la stratégie marocaine, qui repose sur une diplomatie économique tournée vers certains États du continent, montre ses limites face à des alliances plus larges et inclusives, comme celles promues par l’Algérie.
D’autre part, les tensions politiques régionales, notamment sur la question du Sahara Occidental, réduisent les marges de manœuvre du royaume et limitent son accès aux cercles décisionnels influents.
Un paysage africain en mutation
L’évolution actuelle de la géopolitique africaine démontre que seuls les pays capables d’impulser un développement structurant et une stabilité durable sont appelés à jouer un rôle de premier plan. L’Algérie, grâce à sa vision stratégique et sa diplomatie proactive, s’inscrit dans cette dynamique et se positionne comme un pivot du dialogue africain et international.
Le Maroc, en revanche, semble en retrait, observant de loin les grandes décisions qui redéfinissent l’avenir du continent. Cette tendance, si elle se confirme, pourrait à terme redessiner la carte des puissances africaines, avec l’Algérie en première ligne et un Maroc de plus en plus en marge des grandes orientations continentales.