L’économie algérienne en attente d’ajustements en faveur de la croissance

Elle subit des contre-performances financières graves
Rien ne se fait dans le sens de prêter main forte à l’économie nationale, qui enregistre au fil du temps des contre-performances financières aggravant la situation déjà critique qu’elle connaît, ce qui met en avant l’urgence de procéder à des ajustements permettant la mise en confiance des opérateurs économiques, et le retour serein à l’investissement.
C’est vrai que le pays vit une période de transition politique majeure, mais rien n’empêche les décideurs en place, à faire en sorte d’envoyer des signes positifs, quant à la prise en charge, dans la transparence la plus totale, des sollicitations de facilitations de l’accès au marché, surtout pour les opérateurs-porteurs de projets d’envergure qui sont en attente, ou en état de blocage de leurs investissements, pour dire que le changement s’opère réellement dans l’intérêt de l’économie nationale et du pays tout entier.
Dans ce sens, il n’est pas attendu des instances publiques, de divulguer seulement la situation dégradée de l’économie du pays, mais d’opter aussi à des ajustements qu’il faut opérer à court terme, pour restituer le champ économique à ses acteurs, et redynamiser ainsi les secteurs productifs et créateurs de la richesse. Et là, c’est vrai que l’aspect stratégique, en relation avec des plans à élaborer de moyen et long termes, ne peut pas être assigné à des instances provisoires représentées par un gouvernement appelé à quitter la scène dès l’émergence d’un pouvoir légitime, mais cela ne veut pas dire rester dans l’état d’attente, au même temps où l’économie subit les effets d’anciennes prises de décisions qui mènent à l’état de fait actuel, caractérisé par le passage au rouge des grands agrégats économiques du pays.
Plusieurs éléments nous renseignent de la mauvaise situation économique du pays. La Banque d’Algérie nous met au courant de la dégradation continue des réserves de change, qui sont descendues sous la barre des 80 milliards de dollars US dès la fin de l’année 2018, ne dépassant pas actuellement les 74 milliards de dollars US, une situation appelée à se dégrader davantage, en relation avec les mauvaises prévisions de l’évolution du marché pétrolier, qui risque d’enregistrer des niveaux de prix bas, estimés par les Russes à moins de 40 dollars US le baril, suite à la surproduction enregistrée à travers les pays producteurs. Chose qui aura comme conséquence de creuser l’écart entre les exportations et les importations, à travers un déficit commercial en augmentation, alimentant un autre déficit, qui est celui de la balance des paiements.
Le taux de croissance déjà faible a été révisé quant à lui à la baisse, par la Banque mondiale dans le même sens qui a été observé par le Fonds monétaire international, pour l’estimer sous la barre des 2% pour l’année en cours 2019, avec des risques inflationnistes qui vont accompagner la dégradation de la valeur du dinar algérien et les surliquidités engendrées par le recours à la planche à billets comme mode de financement de l’économie.
Cette situation peu soutenable, par un pays à grandes potentialités de croissance, demande une attention particulière de la part des autorités publiques en place, pour jouer le jeu de la stimulation de l’investissement, par des actes de facilitation et d’ouverture envers les acteurs économiques, qu’ils soient publics ou privés, dans un but d’encouragement, en instruisant les instances publiques dans le sens d’alléger les procédures, et permettre la réalisation des projets dormants dans leurs armoires, qui étaient en souffrance à cause des pratiques douteuses. Ce genre d’intervention est en passe de constituer une base pour reconstruire les relations de confiance dans le marché, ce qui constituerait la condition pour une relance de l’économie.
Abdelkader Mechdal
Economiste