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Les banques africaines face au risque de change : Un défi de taille

Un récent rapport publié par le Partenariat Making Finance Work for Africa (MFW4A) révèle que les banques africaines sont fortement exposées au risque de change, principalement en raison de l’asymétrie entre les financements en devises fortes et les prêts en monnaies locales. Ce rapport, intitulé « FX risk in the African Banking sector: Survey report », est basé sur une enquête menée entre juillet et décembre 2023 auprès de 31 banques et 5 institutions financières non bancaires à travers le continent.

L’asymétrie des financements

Les banques africaines mobilisent majoritairement des fonds en dollar américain ou en euro, obtenus auprès d’investisseurs internationaux, d’institutions financières multilatérales et d’institutions de financement du développement (IFD). Cependant, elles octroient des prêts principalement en monnaies locales, ce qui crée un décalage significatif entre les actifs et les passifs en devises étrangères. Environ 69 % des institutions financières interrogées reconnaissent leur forte exposition au risque de change, exacerbée par cette asymétrie.

Les coûts des instruments de couverture

Le rapport indique qu’environ 60 % des banques africaines considèrent les produits financiers destinés à réduire l’exposition au risque de change, tels que les contrats à terme et les swaps de devises, comme étant trop coûteux. Par conséquent, seulement 25 % des banques utilisent des stratégies de couverture. La majorité tente de gérer ce risque en interne, malgré les difficultés rencontrées.

Impact sur la solvabilité

L’utilisation des financements en devises fortes pour accorder des prêts en monnaies locales peut avoir des conséquences négatives sur la solvabilité des banques africaines. L’appréciation des devises fortes par rapport aux monnaies locales a déjà conduit 18 des 36 institutions sondées à rencontrer des difficultés de remboursement. Sur les trois dernières années, 22 institutions ont vu leur monnaie locale se déprécier par rapport aux devises fortes.

Recommandations pour une gestion efficace

Pour atténuer ces risques, le rapport, élaboré en collaboration avec le Currency Exchange Fund (TCX), recommande aux régulateurs de créer un environnement propice à la croissance des marchés de capitaux africains et de mettre en place de nouvelles règles prudentielles. Ces mesures incluraient des limites sur les positions nettes ouvertes et des plafonds sur les prêts en devises fortes. De leur côté, les investisseurs et les institutions financières multilatérales sont encouragés à augmenter les offres de financement en monnaie locale.

En conclusion, renforcer les capacités internes des banques africaines, notamment par la formation et la collaboration, est essentiel pour une gestion plus efficace du risque de change. Les initiatives visant à développer des marchés de capitaux robustes et à offrir des solutions de financement adaptées pourraient significativement réduire l’exposition des banques africaines aux fluctuations des devises.

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