Actualités
A LA UNE

Les boulangers interpellent le gouvernement

Plus de 5 000 d’entre eux ont changé d’activité

Les boulangers tirent la sonnette d’alarme et interpellent le gouvernement pour sauver leurs commerces plus que jamais menacés de disparaître, s’inquiètent-ils ! Selon les professionnels du secteur, ce métier n’est pas «rentable», du fait que le prix de la baguette de pain n’a pas changé depuis 20 ans.

Certes la farine est subventionnée par l’Etat, cependant les coûts des intrants nécessaires pour la fabrication du pain ont doublé et parfois même triplé, durant ces dernières années, arguent-ils.Par Zahir R.Pour le président de l’Association nationale des commerçants et des artisans (Anca), Boulenouar El Hadj Tahar, «si les choses continuent comme ça, la plupart des boulangers vont changer d’activité.

Ils ne peuvent plus travailler avec la marge bénéficiaire actuelle. Les prix des matières premières et les différentes charges, notamment la location, pèsent lourdement sur le chiffre d’affaires des artisans boulangers, en sus des salaires des travailleurs, dont le SNMG qui a doublé. Toutes ces charges érodent leurs marges bénéficiaires !».

Notre interlocuteur, joint hier par téléphone, a révélé que 5 000 boulangers ont été contraints de baisser rideau et de s’orienter

vers d’autres activités plus rentables. Au niveau d’Alger, le nombre de boulangeries «est passé de 1 400 à 630 durant les quatre dernières années».Afin de sauver cette filière de la disparition, le président de l’Anca a réitéré son appel au gouvernement pour l’accélération dans le traitement de «ce dossier qui se trouve au niveau du Premier ministère pour statuer sur nos propositions formulées lors de notre rencontre avec les responsables du ministère du Commerce, afin de trouver une solution pour éviter de recourir à une augmentation du prix du pain, réglementé par l’Etat à 8,5 DA».

Il a cité, entre autres, l’approvisionnement des boulangers d’une farine spéciale exclusivement destinée à la production du pain, la subvention du gaz et de l’électricité et également la formation d’une main-d’œuvre qualifiée. « 60% des boulangers en activité ont des déficits en matière de main-d’œuvre qualifiée.

A cet effet, nous avons proposé au gouvernement la création d’un centre de formation pour répondre aux besoins des artisans», a-t-il précisé. Questionné sur une éventuelle grève des boulangers après la fête de l’Aïd El- Fitr, M. Boulenouar a précisé que «le problème de faire grève ou pas, ne se pose pas, mais c’est plutôt comment sauver la boulangerie de la faillite, car celle-ci est de plus en plus désertée par les commerçants, ce qui pose réellement problème».

Le président de la Fédération nationale des boulangers (FNB), Youcef Kalafat, avait déploré, lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’UGCAA, le fait que «les autorités concernées n’aient pris aucune mesure pour répondre à cette revendication».

Citant une étude précise menée par les ministères du Commerce et de l’Agriculture en coopération avec la Fédération nationale des boulangers et les associations de la protection du consommateur, M. Kalafat a précisé que le coût réel du pain est estimé à 10.87 DA, proposant le prix de 13 DA/pain pour garantir, au boulanger, une marge bénéficiaire acceptable.A noter que les préoccupations des boulangers portent essentiellement sur la baisse de la marge bénéficiaire, suite à l’augmentation, depuis janvier 2018, des prix des ingrédients entrant dans la confection du pain.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page