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Les comptes ne sont pas bloqués

Rebondissement dans l’affaire des avoirs du «clan Bouteflika» en Suisse. Au cœur du débat politique, ce dossier doit être sérieusement pris en charge par l’Etat algérien. 

Selon «La Tribune de Genève», qui cite le ministère des Affaires étrangères helvétique, la Suisse n’a effectué aucun blocage des avoirs détournés. La demande de blocage devant émaner de l’Algérie tarde à venir. L’avocat Lachemi Belhocine, qui met en garde contre des rumeurs sur le blocage des avoirs en Suisse du clan Bouteflika, affirme dans les colonnes du même journal : «ce n’est pas fait. Les gens croient que j’ai bloqué l’argent caché en Suisse mais pas du tout. C’est à l’actuel ministre algérien de la Justice de solliciter l’entraide judiciaire», a-t-il expliqué. Et de poursuivre : «pour l’instant, les quelques affaires qui remontent à la surface résultent davantage de règlements de comptes que d’une véritable volonté politique». «Il y a bien de l’argent algérien en Suisse mais il est camouflé derrière des sociétés offshore» et il est «impossible d’identifier les véritables ayants droit des fortunes placées dans l’immobilier ou l’hôtellerie. Sauf si les intéressés ont manqué de prudence», a ajouté «La Tribune de Genève» qui cite une autre source. A noter que le président du groupe socialiste au Parlement suisse a demandé en juin 2019, si la Confédération envisageait de geler «les avoirs illégitimes et illicites du clan Bouteflika» conformément à la loi de décembre 2015 sur le blocage et la restitution des valeurs patrimoniales d’origine illicite de personnes politiquement exposées à l’étranger (LVP). Mais aucun blocage d’avoirs n’a été adopté par le Conseil fédéral, devant la passivité du gouvernement algérien. Pour l’après présidentielle du 12 décembre, si le successeur d’Abdelaziz Bouteflika n’en fait pas la demande de blocage de ces avoirs, la Fédération helvétique ne bougera pas. Pour beaucoup, le procès pour corruption et détournement de fonds publics d’anciens apparatchiks, parmi lesquels l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, n’est que la face visible de l’iceberg. Suivre le cheminement de l’argent du clan Bouteflika s’annonce compliqué. Pour l’instant, les quelques affaires qui remontent à la surface ne sont que le début d’un long processus de moralisation de la vie publique. Le procès dit du montage automobile, impliquant d’anciens Premiers ministres, ministres et hommes d’affaires, et dont le verdict sera prononcé aujourd’hui, constitue le premier épisode d’un long feuilleton qui risquerait de révéler pas mal de surprises. D’autant plus que pour le seul dossier du montage automobile, le procureur de la République près le même tribunal, avait estimé les pertes à plus de 128 milliards et 983 millions de DA.

Par Arezki Louni 

 

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