Les difficultés de la gestion de la chaîne d’approvisionnement

Au XXe siècle, le commerce international, après s’être effondré lors des deux guerres mondiales et pendant la crise des années 1930, a repris depuis 1945 un rythme de croissance supérieur à celui de la production mondiale.
En effet, dans le contexte de la mondialisation, la libéralisation croissante des relations économiques internationales et l’intégration des économies nationales au sein de l’économie mondiale ont entraîné une augmentation spectaculaire des échanges commerciaux internationaux ainsi que des mouvements internationaux de capitaux. Le commerce international correspond à l’ensemble des activités requises pour produire, expédier et vendre des biens et services sur la scène internationale, à partir de la production à la consommation. La nécessité de la pratique des échanges commerciaux s’explique par l’inégalité de la répartition des ressources naturelles, des climats, du développement technologique et de l’habilité d’un pays à produire un bien ou service avec un meilleur rapport qualité-prix qu’un autre pays. Dans le commerce international, des besoins de transport plus complexes découlent de la distance géographique, des exigences règlementaires des différents pays, de la nécessité parfois d’utiliser des moyens de transport différents, du stockage éventuellement nécessaire avant la livraison finale au destinataire, la réservation des espaces de cargaison, les emballages à l’exportation… et en bref, toutes les particularités du commerce international. La logistique internationale est le processus de gestion de la chaîne d’approvisionnement internationale : la fourniture des matières premières, la gestion de matériaux, livraison dans les entrepôts et aux centres de distribution, la manutention et la distribution finale (exportation) au lieu de consommation (importation). Dans des marchés très concurrentiels, les délais de livraison sont généralement très stricts. La livraison tardive d’un produit peut entraîner la perte d’un client. Par conséquent, une coordination correcte de toutes les activités à mener dans le processus, du début à la fin de l’opération, c’est une tâche essentielle dans le bon sens de l’exportation et ce que nous comprenons par logistique internationale. L’Algérie peine à s’imposer sur la scène internationale bien qu’elle dispose de ressources humaines, naturelles, renouvelables et non renouvelables comme facteurs à exploiter pour réussir. De ce fait, les hydrocarbures constituent la part la plus importante des exportations globales du pays, en raison de l’exploitation massive des énergies non renouvelables et d’exploitation irrationnelle d’autres ressources pour diversifier l’activité économique sur l’échelle internationale. La dépendance vis-à-vis des ressources pétrolières constitue un désavantage majeur pour l’économie algérienne. Les exportations hors hydrocarbures du pays en 2019 restent toujours marginales, avec seulement 7,20 % de la valeur globale des exportations, soit l’équivalant de 2,58 milliards USD (Rapport des statistiques du commerce extérieur de l’Algérie fourni par le SIGAD, période 2019), alors que le pays dispose d’énormes créneaux qui peuvent être des opportunités intéressantes pour augmenter les exportations hors hydrocarbures, puis diversifier l’économie nationale. Le secteur agroalimentaire est un potentiel considérable pour l’Algérie de diversifier son économie et de permettre d’accroître le niveau des exportations hors hydrocarbures du pays. L’immense superficie et les terres agricoles, le clément climat, la population active et la nécessité de la mise en œuvre d’un processus de gestion de la chaîne d’approvisionnement agroalimentaire fiable sont des atouts pour développer les exportations de ce secteur, mais ces dernières restent toujours marginales. À cet égard, nous avons choisi d’étudier cette thématique afin de déterminer les difficultés de la gestion de la chaîne d’approvisionnement qui entravent les exportations de ce secteur. Dans le cadre de notre recherche, nous avons jugé nécessaire de répondre à la problématique suivante : Comment les difficultés de la gestion de la chaîne d’approvisionnement entravent le processus d’exportation du secteur agroalimentaire en Algérie ? De cette principale problématique découlent des questions auxiliaires qui guideront notre démarche de recherche : Quelles sont les difficultés relatives à la gestion de la chaîne d’approvisionnement que rencontrent les entreprises algériennes du secteur agroalimentaire pendant le processus d’exportation ? Comment ces difficultés agissent négativement sur le niveau des exportations et de quelles façons les entreprises algériennes peuvent-elles faire face à ce genre de difficultés ? L’Etat algérien accompagne-t-il efficacement ces entreprises pour surmonter ces difficultés ? Pour répondre à notre problématique, nous avons effectué une revue de littérature aussi riche qu’approfondie ayant une relation avec notre thématique et nous nous sommes appuyés sur nos connaissances acquises au cours de notre cursus universitaire, cela nous a permis de proposer les hypothèses suivantes : Les problèmes de gestion de la chaîne d’approvisionnement agroalimentaire entravant les exportations peuvent être de fourniture en matières premières, d’aire de stockage inappropriée, d’irrégularité des plannings d’acheminement, d’indisponibilité des lignes et d’insuffisance de moyens de transport (conteneurs, avion-cargo, bateaux…). La défaillance de la chaîne logistique et du circuit de commercialisation engendrent le surcoût du fret pour l’exportateur et par conséquent la détérioration de la compétitivité internationale de l’entreprise. Plusieurs mesures et dispositifs d’appui aux exportations hors hydrocarbures en Algérie ont été mis en œuvre par l’Etat afin d’accompagner efficacement ces entreprises. Pour bien mener notre travail, nous avons effectué une recherche documentaire en consultant des ouvrages, rapports, revues, mémoires de master, thèses de doctorat et sites internet qui traitent le sujet et nous avons eu l’idée de faire une étude exploratoire auprès d’entreprises de la wilaya de Béjaïa qui exercent dans ce secteur. Mais suite à la pandémie de Covid-19 qui touche notre pays, des mesures sanitaires ont été prises par les autorités nationales, ce qui nous a privés de mener cette enquête du terrain. Donc, nous étions contraints de faire recours à une analyse et discussion des résultats des études antérieures qui traitent le problème de notre recherche (directement ou plus au moins). Notre travail est structuré de la manière suivante : Le premier chapitre consiste à présenter l’évolution et une définition complète de la logistique, à éclaircir des concepts clefs de la gestion de la chaîne d’approvisionnement au sein d’une entreprise, ainsi que les différentes difficultés de cette fonction. Dans le second chapitre, nous présenterons le secteur de l’agroalimentaire et son importance en Algérie à travers ses exportations et sa contribution dans la production industrielle et la formation de la valeur ajoutée. Également nous allons aborder avec pertinence les contraintes qui empêchent la croissance des niveaux d’exportation du secteur en question. Le troisième chapitre sera consacré à une synthèse, analyse et discussion des études antérieures qui ont été déjà menées dans le même objectif que notre recherche.
Par Chabouni Yamine