Les entreprises de transport public dans le rouge

Par Essaïd Wakli
A cause de l’arrêt des transports depuis l’apparition du Covid-19, les entreprises publiques de transport enregistrent des pertes énormes. Air Algérie, ENMTV, l’Entreprise du métro d’Alger ou l’ETUSA, les chiffres des pertes sont énormes.
Une à une les entreprises de transport relevant du secteur public comptent leurs pertes. Après Air Algérie, l’Entreprise du Métro d’Alger et l’ENMTV, l’entreprise des transports maritimes des voyageurs, c’est autour de l’ETUSA, l’Entreprise des transports urbains et suburbains d’Alger qui déclare des pertes énormes malgré une reprise de l’activité du transport urbain depuis quelques semaines. Le manque à gagner de l’entreprise était de 30 millions de dinars, indique le Directeur général de cette société lors d’une audition au niveau de l’APN. Mais cette perte n’empêche pas la société publique d’investir car, a-t-il indiqué, le souci de son entreprise était d’assurer « l’équilibre financier ». « L’ETUSA ne réalise pas de gains. Elle veille à assurer son équilibre financier uniquement », a-t-il révélé. La société « souffre d’un manque de garages d’où ces pertes de 30 millions Da, car les bus d’ETUSA font 1.300.000 km par an sans retour financier pour se garer aux garages de Hussein Dey, El-Harrach et Oued Smar », a-t-il indiqué.
Avant, le Directeur général de l’Entreprise du métro d’Alger avait annoncé de lourdes pertes. « Nous avons été lourdement impactés sur le plan financier par la situation sanitaire engendrée par la Covid-19 car nous sommes à l’arrêt depuis le 22 mars dernier et les pertes sont évaluées à plus de 13 milliards de dinars pour l’ensemble des modes de transport (métro, tramway, téléphériques et télécabines) », avait annoncé Ali Arezki, DG de l’EMA.
De son coté, Air Algérie a perdu au moins 38milliards de dinars, malgré la reprise des vols domestiques et les opérations de rapatriement des Algériens bloqués à l’étranger.La décision d’ouvrir certaines dessertes à l’intérieur du pays a constitué une bouffée d’oxygène, a avoué récemment le P-DG d’Air Algérie, Tahar Bekhouche. « Cette décision relative à la reprise des vols internes est une occasion pour la compagnie d’ouvrir de nouvelles dessertes intérieures », avait-il indiqué.
De son côté, l’Enterprise nationale de transport maritime des voyageurs (ENTMV) a enregistré des pertes de l’ordre de 9 milliards de dinars depuis la suspension du trafic des voyageurs le 17 mars dernier. Ce qui n’empêche pas l’entreprise de prévoir l’acquisition de nouveaux bateaux.
Malgré cette situation difficile que vivent ces entreprises, les autorités n’ont pas l’intention, pour l’heure, d’ouvrir les transports interwilayas et les chemins de fer. La fermeture « se poursuivra tant que le virus est toujours là », avait indiqué le ministre des Transports, Lazhar Hani, qualifiant ces moyens de transport de « foyer de pandémie par excellence ».
Pour trouver une solution à ces difficultés, la commission des Transports de l’APS se penche actuellement sur la question. Il s’agit surtout de savoir comment porter aide à ces sociétés.