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«Les LFC, un signe de mauvaise santé économique»

Abderrahmane Benkhalfa

L’ex-ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, a réitéré, hier, ses recommandations au gouvernement pour l’engagement des réformes structurelles de notre système économique, afin de sortir de la dépendance aux hydrocarbures et pour réduire la dépense publique.

A cet effet, il a suggéré une série de réformes à entreprendre dans les plus brefs délais. Il s’agit de réformer le secteur bancaire et financier, le régime de change qui est complètement dépassé, les subventions, la régularisation des marchés, l’ouverture de l’investissement direct étranger (IDE) et développer l’économie des services.

  1. Benkhalfa a, en outre, relevé que le recours à une loi de finances complémentaire (LFC 2018) est

un mécanisme de conjoncture destiné notamment à relancer l’investissement économique, mais le réel challenge, c’est de trouver des solutions à moyen terme. «Traiter la conjoncture est une bonne chose, mais il ne faut pas oublier le moyen terme», a-t-il souligné, en faisant allusion à la LFC 2018.

Et d’ajouter : «une LCF ne remplacera pas les réformes structurelles, du fait que cette dernière ne traite qu’une période conjoncturelle. C’est un instrument de pilotage de l’économie nationale à court terme et elle a un caractère exceptionnel et d’urgence».

L’expert financier, qui s’exprimait sur les ondes de la Radio nationale «Chaîne III», a considéré qu’un retour aux ressources pétrolières et à la dépense publique pour financer les activités socioéconomiques, en particulier, «n’est pas une tendance salutaire pour l’avenir».Il a constaté, par ailleurs, qu’il n’y a pas encore suffisamment de gouvernance, de productivité, d’initiatives, de secteurs privés et d’investissements étrangers.

«Le pays est à nouveau dans un confort financier, il faudraitqu’on en profite pour sortir de la dépendance publique et du pétrole», a-t-il prévenu.Concernant la nouvelle mesure prise par le Conseil des ministres pour encadrer le commerce extérieur, à savoir l’instauration d’un droit additionnel provisoire de sauvegarde, M. Benkhalfa a observé qu’il s’agit d’une décision conjoncturelle d’encadrement des importations et dans le but de supprimer la liste des interdits d’entrée.Ainsi, avec ce régime additionnel, des entreprises exportatrices d’Europe et d’ailleurs, vont sans doute, ajoute-t-il venir investir en Algérie.

«Avec ces aménagements, les importations si elles ne sont plus sujettes à interdiction, elles sont par contre frappées de taxes, ce qui, devrait accélérer les investissements, et par contrecoup booster la production nationale», a-t-il précisé.

Il est à noter que la LFC 2018 adoptée mardi soir par le Conseil des ministres propose l’instauration d’un droit additionnel provisoire de sauvegarde. Ce droit additionnel provisoire de sauvegarde, dont le taux n’a pas été précisé dans le communiqué, sera appliqué aux importations de certains produits finisqui sont actuellement soumis à la suspension provisoire à l’importation.

Questionné sur l’instauration d’un impôt sur la fortune, l’ancien ministre affiche son opposition, tout en précisant que l’Algérie n’a pas beaucoup de personnes fortunées, et que le peu que nous avons, nous devons les encourager et soutenir pour investir dans notre pays.

Il a, même plaidé pour la suppression de l’impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS), dans le but d’encourager les fortunes transparentes.S’agissant du marché financier, pratiquement inexistant dans notre pays, M. Benkhalfa a appelé à l’ouverture des capitaux des entreprises publiques à hauteur de 20 à 30% afin de dynamiser la Bourse d’Alger.En ce qui concerne les banques, il a estimé que le système bancaire doit être revu, tout en changeant le mode de la gouvernance.

Afin d’atteindre cet objectif, l’ancien ministre a conseillé l’ouverture du capital des banques publique aux partenaires étrangers et profiter de leur expérience en matière,et enfin accélérer le processus de modernisation et de digitalisation du secteur.

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