Les mesures protectionnistes ont porté leurs fruits

Des sociétés étrangères s’implantent en Algérie
Les mesures de protection de la production nationale incitent les grandes marques étrangères à s’installer en Algérie, à travers l’engagement de projets d’investissements en partenariat avec des sociétés algériennes.
En effet, une cinquantaine de sociétés activant dans le domaine agroalimentaire sont déjà opérationnelles, en substituant des produits importés, auparavant, à de milliers de dollars. L’annonce a été faite hier par le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens, Abdelwahab Ziani, qui s’est félicité également de la mise en œuvre incessamment des droits additionnels de sauvegarde.
Ce dernier, a précisé, en outre, que c’est grâce à l’introduction de ce nouveau système qu’on va protéger l’industrie et la production algérienne, voire même pouvoir «reconquérir» le marché local et s’orienter vers l’exportation.
«Actuellement, l’agroalimentaire locale ne répond qu’à 40% de la demande nationale. Avec les mesures de protection, on ambitionne de reconquérir à 100% le marché local», a insisté M. Ziani qui s’exprimait sur les ondes de la Radio nationale «Chaîne III».
L’entrée en vigueur de ces droits additionnels va en même temps lever l’interdiction d’importation de certaines marchandises, lesquelles, indique Abdelwahab Ziani, se verront imposer des taxes de niveaux divers, suivant qu’il s’agisse de matières premières ou de produits finis. En effet, les produits finis seront taxés à plus de 100%, semi-finis entre 50 et 60% et pour les matières premières à hauteur de 30 à 50%. Il a précisé que cette Daps qui est provisoire, sera adaptée selon l’évolution de la situation et sans attendre une loi de finances complémentaire. Justifiant l’imposition de taxes sur des produits importés, celui-ci tient à souligner que «tous les pays du monde protègent leur production nationale, y compris les grandes puissances, à l’instar de la Chine et les Etats-Unis».
Et d’ajouter : «Comme l’Algérie est la porte de l’Afrique, nous devons renforcer notre présence dans ce contient. La Daps est un mécanisme pour que l’entreprise algérienne soit forte. Nous sommes à la veille de faire rentrer de la devise et délocaliser nos entreprises vers l’Afrique qui importe pour plus de 150 milliards de dollars. On doit avoir notre part de ce marché qui est à notre portée». Une stratégie pour conquérir le marché africain est fin prête. Les exportateurs algériens comptent accéder aux marchés de pays voisins comme la Mauritanie qui détient un marché de 4 milliards de dollars et le Mali avec 12 milliards et le Sénégal avec 20 milliards. «Nous visons décrocher au moins de 10% de ces marchés comme
début, à savoir exporter pour 50 millions de dollars vers la Mauritanie, 1 millier vers le Mali et 500 millions vers le Sénégal », a-t-il souligné.
Evoquant le secteur bancaire, l’invité de la radio a déploré l’absence d’une banque publique à l’étranger, toutefois, il a relevé que le gouverneur de la Banque d’Algérie a assuré les exportateurs que des agences seront ouvertes à partir de janvier 2019 à l’étranger.
Questionné sur la qualité de produit «made in Algeria», le président de la Cipa a été catégorique, en affirmant que le produit national est noble et répond aux exigences internationales.