
Le haut Conseil de l’Energie installé la semaine dernière par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, entamera ses services incessamment. L’annonce a été faite hier par Miloud Médjaled, directeur de la stratégie au ministère de l’Energie et des Mines.
Il a précisé que ce haut Conseil aura la mission d’élaboration de la politique générale énergétique du pays, notamment la préservation des nos réserves, l’évaluation des programmes de production et de la transformation (la pétrochimie, le raffinage).
Ainsi, il aura également la mission de développer les énergies renouvelables (solaire, éolien, hydrogène vert), l’orientation de la transition énergétique, en mettant en place un nouveau modèle de consommation. En clair, le Haut Conseil de l’Energie étudiera tous les moyens et pistes garantissant la sécurité énergétique de l’Algérie à longue terme.
Le directeur de stratégie au ministère de l’Energie qui s’exprimait au forum hebdomadaire de la radio nationale a indiqué cette haute autorité sera présidée par le chef de l’Etat et que le secrétariat général sera sous la tutelle du ministère de l’énergie et des mines. Une commission sera bientôt instituée, dont sa principale mission c’est le suivi et l’exécution des résolutions de ce Conseil, annonce-t-il. En outre, et parmi les objectifs du gouvernement, dira l’intervenant, c’est la diversification du mixe énergétique et le développement des EnR pour garantir la sécurité énergétique du pays.
Des appels d’offres internationaux seront lancés au courant de 2022, permettant de donner un nouvel élan pour l’exploration de nouveaux puits. «La conjoncture est favorable. Nous avons une loi attractive et avec l’embellie des prix du pétrole et gaz sur les marchés, nous attendons un retour en force des investissements dans le domaine des énergies», affirme-t-il.
Ceci ne pourrait qu’être bénéfique pour notre pays, dont la production nationale sera augmentée et l’exportation des quantités en plus générera des devises. Les investissements étrangers sont importants, puisque le domaine de l’exploration dans le domaine des hydrocarbures est capitalistique. L’exploration d’un puits nécessite un investissement de 20 à 30 millions de dollars, affirme-t-il.
Miloud Médjaled a relevé qu’une moyenne de 20 découvertes est réalisée annuellement par la Sonatrach. Des découvertes moyennes permettant de renouveler entre 60 à 70% des quantités consommés en interne. Toutefois, le recul des prix de pétrole durant la période de pandémie, « nous avons assisté une baisse drastique des investissements. D’ailleurs, c’est ce qu’explique la hausse des prix du gaz et pétrole sur le marché international». Pour lui, les prix des hydrocarbures seront toujours en hausse et que c’est à partir de 2024 qu’ils vont se stabiliser.
Évoquant le domaine minier, le directeur de stratégie au ministère de l’énergie et des Mines a fait savoir qu’un vaste programme (2021-2023) pour l’exploration des mines. Ceci permettra d’avoir une cartographie des gisements à travers le pays et la mobilisation de tous les produits miniers. Le responsable a fait savoir que seulement 30 à 35% de nos produits sont transformés et valorisés. « Notre stratégie vise à court terme la transformation de 50% de nos produits miniers et énergétiques avant de le porter à 90 et 100% dans le long terme», annonce-t-il.
Pour sa part, le Pdg du groupe industriel Minier Manadjim El Djazair (MANAL), Mohamed Sakher Harami a fait savoir qu’une nouvelle stratégie pour l’exploitation et la valorisation de nos richesses minières est désormais en place. Pour cet intervenant, il est anormal, indique-t-il, que notre pays qui regorge de richesses minières importantes continue d’importer des intrants de l’étranger.
«Nous devons impérativement stopper l’importation des intrants, dont la première matière est disponible dans notre pays», insiste Skher Harami, en faisant savoir que plusieurs projets dans le domaine minier sont déjà programmés par le ministère de l’Energie et des Mines durant la période allant de 2022 à 2026.
Par Zahir Radji