Les Négociations salariales en UE s’accélèrent et provoquent la prudence de la réduction des taux d’intérêts
La croissance des salaires négociés dans la zone euro s’est accélérée au troisième trimestre, ce qui incite à la prudence quant à une réduction rapide des taux d’intérêt, car le marché du travail reste tendu malgré certains signes de ralentissement, comme l’ont montré les données de la Banque Centrale Européenne, ce mercredi.
La croissance des salaires négociés s’est accélérée pour atteindre 5,42 % au troisième trimestre, contre 3,54 % au cours des trois mois précédents, les travailleurs continuant à demander une compensation pour les revenus perdus en raison de la récente flambée de l’inflation.
Il est peu probable que ce chiffre vienne anéantir les espoirs d’une nouvelle baisse des taux de la BCE en décembre. Toutefois, les dirigeants de la politique monétaire utiliseront éventuellement ces chiffres pour tempérer les paris du marché, qui prévoient une réduction à chaque réunion de politique monétaire jusqu’au printemps, le taux de dépôt de 3,25 % tombant à 2 %, voire moins, en 2025.
La semaine dernière, le syndicat allemand IG Metall est parvenu à une augmentation de salaire de 5,5 % sur 25 mois pour près de 4 millions de travailleurs, un accord plutôt modeste qui pourrait servir de précédent à d’autres pour tempérer leurs revendications.
Si la BCE reconnaît depuis longtemps que le rattrapage des salaires est nécessaire, elle a également appelé à la modération, car des rémunérations excessives pourraient stimuler davantage l’inflation, créant ainsi un cycle qui se renforce de lui-même.
Mais l’inflation a baissé plus vite que prévu et la croissance des prix devrait revenir à 2 %, peut-être au début de 2025. Les pressions sur les prix ont tellement diminué que certains décideurs politiques craignent même que la BCE ne dépasse son objectif d’inflation de 2 %, ce qui nécessiterait de ramener les taux d’intérêt à des niveaux extrêmement bas.