Par Zahir Radji
La relance de l’Industrie nationale en ligne de mire. Un programme de relance de 51 entreprises économiques publiques sera bientôt lancé par le département d’Ahmed Zeghdar. Une démarche qui s’inscrit dans le cadre du Plan d’action du gouvernement.
Ainsi, ce programme de «renaissance» sera différent des anciennes pratiques, où le Trésor public injecte de l’argent pour la mise à niveau de ces entreprises en difficulté.
Une méthode qui a prouvé ses limites, du fait, que des sommes colossales, estimées à 1200 milliards de DA, ont été déboursés, au cours des dernières années, à l’assainissement de ces entreprises, sans toutefois, atteindre les résultats escomptés, a déploré le ministre Zeghdar. Parmi les raisons de l’échec de cette politique, le ministre a cité des dettes cumulées en raison de plusieurs facteurs, notamment la pandémie de covid-19.
Les entreprises publiques sont devenues au fil du temps, un véritable gouffre financier ruinant le Trésor public qui se trouve dans une situation intenable et n’est plus en mesure également d’assumer d’autres plans de redressements. Dans sa nouvelle démarche, dira le ministre qui a été invité de la Télévision publique, le gouvernement sollicitera des partenariats avec des opérateurs nationaux ou étrangers. A travers cette décision, l’Etat veut en finir avec la subvention de ces entreprises sans donner de résultats. D’ailleurs, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderhmane était claire sur cette question. «L’aide de l’Etat sera dorénavant orientée vers les vrais investisseurs, en contribuant à la création de la richesse et de la valeur ajoutée à l’économie nationale et également des emplois permanant», avait-il souligné lors de la conférence sur la relance industrielle.
Cette fois-ci, le ministère de l’Industrie compte adopter une nouvelle méthode qui consiste en la mobilisation de nouveaux financements en interne (entre les groupes publics) et le recours à des crédits bancaires à taux d’intérêt étudiés, avait précisé Bendif Hocine, directeur général du Groupe public et commercial au ministère de l’Industrie.
«Nous sommes en train d’étudier et de tenter de trouver des solutions idoines, alternatives au financement direct pour la relance des entreprises publiques en difficulté. Toutes les pistes sont, en effet, bonnes. L’une de ces solutions est de recourir à des partenariats intra-groupes où une grande partie de la dette des entreprises à l’arrêt ou en difficulté, sera absorbée par les autres entreprises qui se trouvent en bonne santé financière. Quant à la deuxième et troisièmes pistes, elles consistent en le recours au financement bancaire et, également, aux rééchelonnements des crédits bancaires », avait-il déclaré.
Parmi ces entreprises publiques qui étaient leaders dans leur secteur, le ministre a cité le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, confronté ces dernières années à plusieurs problèmes qui appellent une révision de son mode de gestion, et l’Entreprise nationale des industries de l’électroménager (ENIEM), dont le taux d’intégration a beaucoup reculé après avoir atteint 70%, a-t-il dit.
Dans le cadre de ce programme de relance des entreprises économiques publiques, un accord sera conclu la semaine prochaine entre l’Entreprise nationale des industries électroniques de Sidi Bel Abbes et une société italienne spécialisée dans la fabrication de batteries pour tablettes électroniques avec un taux d’intégration de plus de 60% les cinq prochaines années, a fait savoir M. Zeghdar qui s’exprimait lors d’une émission sur la Télévision publique, précisant que l’Université de Sidi Bel Abbes et les centres de recherche seront associés à la mise en œuvre de l’accord pour assurer le transfert de technologie.