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Les pays du Golfe intensifient leur offensive économique en Afrique

Un récent rapport de la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), publié le 16 décembre 2024, met en lumière l’intensification des relations économiques entre les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et le continent africain. Cette dynamique s’inscrit dans une stratégie de diversification économique des monarchies pétrolières, désireuses de réduire leur dépendance aux hydrocarbures et d’exploiter le potentiel économique de l’Afrique, perçue comme un moteur de la croissance mondiale des prochaines décennies.

Une hausse significative des échanges commerciaux

Selon le rapport intitulé « Rising Gulf investments in Africa: Unlocking opportunities and navigating challenges », les échanges commerciaux entre l’Afrique et les six membres du CCG (Arabie saoudite, Oman, Koweït, Bahreïn, Émirats arabes unis et Qatar) ont atteint 121 milliards de dollars en 2023, soit plus du double des 57,7 milliards enregistrés en 2016.

Les exportations africaines vers ces pays ont bondi de 28,3 milliards de dollars en 2016 à 69,4 milliards en 2023, tandis que les importations africaines provenant du Golfe sont passées de 29,4 milliards à 51,5 milliards de dollars sur la même période. Les principaux partenaires commerciaux de la région incluent l’Égypte, l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya, le Maroc, le Soudan et l’Érythrée.

Une montée en puissance des investissements directs

Les investissements directs étrangers (IDE) des pays du Golfe en Afrique ont également connu une croissance remarquable, atteignant plus de 100 milliards de dollars entre 2012 et 2022. Les Émirats arabes unis dominent ce classement avec 59,4 milliards de dollars investis, suivis de l’Arabie saoudite (25,6 milliards) et du Qatar (7,2 milliards).

En 2023, 73 nouveaux projets d’IDE, totalisant 53 milliards de dollars, ont été annoncés. Ces initiatives, souvent soutenues par des fonds souverains comme le Public Investment Fund (Arabie saoudite) ou des entreprises publiques telles que Mubadala (Émirats arabes unis), ciblent des secteurs à fort rendement comme l’immobilier et l’agriculture d’exportation.

L’Afrique, un levier de croissance stratégique

Au-delà des investissements, les pays du Golfe ont également renforcé leur soutien financier à l’Afrique sous forme d’aide publique au développement (APD), avec 9,2 milliards de dollars versés en 2022, représentant 14 % de l’APD totale reçue par le continent.

Afreximbank souligne que cette ruée vers l’Afrique repose sur des projections économiques prometteuses. Le PIB nominal cumulé du continent, actuellement inférieur à 3 000 milliards de dollars, pourrait atteindre 14 000 milliards à l’horizon 2050, grâce à une croissance annuelle moyenne estimée entre 4 % et 5 %. Par ailleurs, la population africaine devrait doubler, passant de 1,2 milliard à 2,4 milliards d’habitants, avec une majorité de jeunes connectés et productifs, faisant du continent un marché attractif et une terre d’opportunités pour les décennies à venir.

En somme, l’offensive économique des pays du Golfe en Afrique témoigne d’une vision stratégique tournée vers l’avenir, où le continent occupe une place centrale dans les plans de diversification et de croissance globale des monarchies pétrolières.

 

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