Les précisions de Ould Kaddour

L’exploitation du gaz de schiste confirmée
Après avoir été reporté sous la pression populaire par le gouvernement Sellal, le gaz de schiste sera bientôt exploité, mais sous des conditions qui n’altèreraient pas l’environnement et sous une approche stratégique. C’est ainsi qu’a défini le PDG de Sonatrach, les raisons qui ont poussé le premier groupe algérien à se lancer dans l’aventure de l’extraction du gaz de schiste.
Même si la décision a été prise, cette extraction ne va pas se faire du jour au lendemain. M Ould Kaddour a en effet spécifié que «ce n’est pas du jour au lendemain que les choses vont se faire car il y a beaucoup d’études et de travail à entreprendre et cela prendra du temps». Pour rappel, le Premier ministre a indiqué récemment que la relance du projet d’exploitation du gaz de schiste serait accompagnée d’explications et de dialogue et que «rien ne sera entrepris au détriment de la santé des Algériens».
Si les propos sont rassurants, auront-ils le pouvoir de convaincre les populations foncièrement contre ce projet ? Il est donc utile de rappeler que la reprise des tests sera accompagnée d’explications envers l’opinion et de dialogue avec la population des régions concernées. Rien ne sera entrepris en mettant en danger la santé des Algériens. Mais rien n’empêchera l’Algérie d’exploiter ses richesses au profit des Algériens, avait précisé le Premier ministre.
Pour des économistes, la production de gaz de schiste perturbera les marchés mondiaux et concourra à une baisse du prix de ce produit, même si l’Algérie en bout de compte en tirerait un certain bénéfice. Mais ces économistes persistent à dire que cette euphorie n’est qu’éphémère, car les Américains déjà producteurs de pétrole et gaz de schiste trouvent beaucoup de peine à placer leurs produits. Plusieurs puits ont été foncés, mais reste encore inexploités.
Reste que l’Algérie n’est pas le seul pays au monde à disposer de réserves de cette ressource. La Chine, notamment, pourrait tirer son épingle du jeu, dans la mesure où cette dernière disposerait, selon l’EIA, du plus grand potentiel énergétique non conventionnel du monde, avec un bassin évalué à environ 36 000 milliards de m3 directement exploitables. Ces nouvelles ressources, abondantes à l’échelle planétaire, constituent un nouvel enjeu d’émancipation par rapport aux producteurs traditionnels de l’énergie.
L’Algérie va-t-elle trouver un nouvel élan ? Pour le moment, les propos sont encore mesurés, car tout en citant les nouvelles technologies permettant d’extraire le gaz du schiste avec moins de risques environnementaux, le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, avait souligné que ce gaz non conventionnel est une «option» qui a été prise et vers laquelle «on va y aller et on doit y aller», vu la forte consommation enregistrée en matière du gaz naturel.
Selon des évaluations réalisées par Sonatrach avec des compagnies pétrolières internationales sur cinq bassins sahariens, l’Algérie dispose de 4 940 trillions de pieds cubes (TCF) de réserves de gaz de schiste, dont 740 TCF sont récupérables sur la base d’un taux de récupération (TR) de 15%. Ces réserves récupérables ont été calculées pour les zones d’Ahnet, Timimoun, Mouydir, Illizi et Berkine.