Les prix des produits alimentaire flambent

Le coronavirus, dont la situation est sous contrôle, a provoqué une frénésie. Des centres commerciaux et supérettes et petits commerce de légumes et fruits sont pris d’assaut. Des produits de première nécessité ou subventionnés dont les prix ont augmenté, des articles désormais introuvables ou rares.
Hier, et à la grande surprise des détaillants et consommateurs notamment, les prix de légumes flambent, et ça, en dépit de la disponibilité de ces produits agricoles. Le prix de la pomme dans le marché de gros des Eucalyptus (Alger) frôle les 110 DA, alors que lundi, il était à 40 DA chez les détaillants.
D’ailleurs, plusieurs marchands de fruits et légumes ont décidé de ne pas s’approvisionner de ce tubercule trop demandé chez les Algériens. C’est le même cas pour les carottes qui sont cédées à 140 DA, la courgette à 160 DA et les oignons à 80 DA. Les associations des consommateurs et des commerçants ont pointé du doigt le comportement des ménages.
Le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (Anca), El Hadj Tahar Boulenouar, a fait savoir que la demande sur les produits alimentaires notamment en ce qui concerne la semoule, les conserves, le sucre, l’huile, le café et les légumes secs, a connu une hausse de 40% au niveau national. Selon lui, c’est au niveau des wilayas d’Alger, de Tipasa et de Blida que nous avons enregistré une forte hausse de la demande qui a pu atteindre jusqu’à 60-70%. «Au niveau des petits commerces ou chez les superettes, il a été vendu en deux jours la quantité de produits qui s’écoulait en une semaine à dix jours», a-t-il constaté.
Concernant l’envolée des prix de la pomme de terre, le même responsable a indiqué «qu’après avoir contacté les représentants de producteurs de la pomme de terre, notamment ceux de l’Oued Souf et les mandataires des marchés de gros, le retour à la normale des prix interviendra d’ici vendredi. Les prix vont se stabiliser suite aux mesures prises». En outre, le représentant des agriculteurs, en l’occurrence Hadj Djaâlali, président de la Chambre de l’agriculture d’Aïn Defla, a rassuré les citoyens en affirmant que la production agricole est suffisante. «Tous les produits agricoles de la saison (pomme de terre, oignon, carotte, courgette) sont disponibles et les prix n’avaient pas connu une hausse chez les producteurs. Avant l’apparition de cette épidémie, nous avons engagé des préparatifs du mois de Ramadhan à travers l’approvisionnement des stocks», a-t-il souligné, tout en pointant du doigt les commerçants spéculateurs. «Ce sont eux qui sont derrière cette hausse des prix en particulier de la pomme de terre. Nous, les producteurs, avons des problèmes dans la commercialisation de ce produit. Le marché est saturé», a-t-il dit. Et d’ajouter : «l’Etat doit intervenir afin de lutter contre la spéculation et les pseudos commerçants (spéculateurs)». Par ailleurs, Zaki Hariz, président de la Fédération des consommateurs, a pointé du doigt le comportement des consommateurs en expliquant que le marché a été surpris par la hausse de la demande dépassant de loin l’offre. «Ce sont nous, les consommateurs qui sont les premiers responsables de cette hausse des prix, du fait que les marchés continuent de fonctionner le plus normalement du monde», a –t-il reconnu. Devant cette situation, les spéculateurs ont saisi cette occasion pour augmenter leur business, en procédant au stockage des marchandises afin de les vendre à prix fort.
«Nous demandons au ministère du Commerce d’intervenir rapidement, à travers le renfort du contrôle et de frapper d’une main en fer ces spéculateurs. Les citoyens sont appelés à alerter les services du commerce sur ces commerçants », a-t-il souligné. L’expert Mohamed Sayoud, a, pour sa part, appelé les services du commerce, de la justice et des impôts à sanctionner sévèrement les spéculateurs mandataires, grossistes et détaillants.
Par Zahir Radji