
Par Arezki Louni
Les prix du pétrole ont enregistré une nette reprise, frôlant les 80 dollars. Il évolue au plus haut depuis octobre 2018. La principale raison de cette augmentation est sans conteste une demande mondiale forte et une offre insuffisante.
La production de brut est particulièrement perturbée aux États-Unis, premier producteur et consommateur mondial. Les infrastructures pétrolières du golfe du Mexique n’ont pas retrouvé leur pleine capacité de production, elles souffrent encore des dégâts provoqués par le passage de l’ouragan Ida fin août. De leur côté, l’Opep et ses alliés dont la Russie maintiennent leur politique de hausse progressive de la production, décision prise lors de la pandémie. L’organisation des pays exportateurs refuse pour le moment d’augmenter la production du brut, ce qui pourrait faire baisser les prix. Face à cette offre restreinte, la demande ne cesse de croître en raison de la reprise économique mondiale, notamment dans les pays développés. L’assouplissement des mesures de confinement à travers le monde et la reprise progressive du trafic aérien avec notamment la levée, par les États-Unis, des restrictions d’entrée sur le territoire américain poussent les investisseurs à miser sur l’or noir. Une situation qui alimente la hausse des cours sur les marchés. Autre facteur qui booste la demande : la flambée des prix du gaz naturel. Cette dernière, incite certains consommateurs à se tourner vers le pétrole devenu moins cher. Selon l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), la demande pétrolière mondiale va continuer à progresser d’ici 2045. Dans son rapport annuel sur les perspectives de la demande pétrolière mondiale publié mardi, l’Opep anticipe une demande accrue de 17,6 millions de barils par jour (mb/j) entre 2020 et 2045, pour atteindre 108,2 mb/j à cet horizon. D’après les experts, cette augmentation si elle venait à persister risquerait de ralentir la vigoureuse reprise économique mondiale, estimée à 5,5% cette année (+ 4,1% prévus pour 2022) par les experts de l’Opep. A noter que la prochaine réunion de l’Opep qui se tiendra lundi prochain pour statuer sur le niveau des exportations, est très attendue. Aussi, le déséquilibre du marché du pétrole brut ne devrait pas se résoudre à brève échéance. Selon le rapport annuel de l’Opep sur les perspectives du marché pétrolier, la demande cette année devrait bondir de 6 millions de barils par jour (mbj) (+ 6,6%) par rapport à 2020 pour atteindre 96,6 mbj. Et les besoins devraient croître, à 99,9 mbj l’année prochaine, et à 101,6 mbj en 2023. Selon ces mêmes projections, la demande mondiale d’énergie (toutes les sources) va passer de 275,4 millions de barils équivalents de pétrole par jour (mbej) en 2020 à 303,6 mbej en 2025. En 2045, elle devrait atteindre 352 mbej. Une prévision qui est de nature à soutenir durablement les prix de l’énergie. D’ores et déjà, les analystes de Goldman Sachs voient le prix du baril de brut se hisser à 90 dollars avant la fin de l’année.