Le ministère algérien de la Transition énergétique et des Energies renouvelables (MTEER) a récemment indiqué au travers de plusieurs communications y compris réseaux sociaux que l’Algérie devrait lancer incessamment la première tranche de son programme 2030, c’est-à-dire un appel d’offres pour le déploiement de 1000 MW en « appel à investisseur ». un projet sur lequel travaille un groupe d’experts dirigé par L’expert Dr Mouloud Bakli, président du « thinktank » Club Energia qui a déclaré que « en effet de nombreux indicateurs sont en faveur de l’émission de l’appel d’offres dans les semaines à venir, il a ajouté que compte tenu des derniers chiffres mondiaux de CAPEX dans le solaire (cout total d’installation de centrale solaires, des dernières technologies Modules Tracker…, et des données de benchmark de gisements solaire (productible) dans la région Afrique du Nord, nous nous attendons à ce que l’appel d’offres puisse se conclure avec des prix allant de 5 DZD (0,036 $) à 8 DZD (0,06 $) / kWh tout en distribuant aux investisseurs un TRI (Taux de rentabilité interne) à deux chiffres (sup a 10%). Evidement cela dépendra également d’autres hypothèses financières, taux d’intérêts, maturité de la dette, durée du contrat d’achat de l’énergie, … »
Il a également ajouté que : « Au travers de plusieurs échanges bilatéraux, ouverts et très fructueux avec les entités publiques de tutelles (MTEER), nous sommes optimistes et nous nous attendons à ce que le PPA (contrat d’achat d’énergie) soit aux normes internationales, donc « bancable » et que les investisseurs pourront rapatrier les dividendes en devises internationales. Aussi le PPA devrait avoir certains mécanismes d’indexation (nous avons déjà faits des contrats similaires dans les projets de dessalement opérés depuis des décennies par l’AEC (contrat d’achat d’eau). Notons que nous avons en Algérie plus de 1.7Millions de m3 par jour de capacité de dessalement d’eau de mer repartis sur 11 stations avec des contrats opérés souvent avec des acteurs internationaux.
Les PPA attribués devraient en principe avoir une durée comprise entre 20 et 25 ans c’est le cas de la majorité de projets similaires dans le monde et que l’appel d’offres serait sur une dizaine de lots allant de 80 à 180 MW chacun.
Il est important de noter que l’entité SHAEMS (50% Sonelgaz 50% Sonatrach) récemment créer pourrait prendre des parts minimales (minorité de blocage maximum de 34% dans les entités dites SPV qui seront les société de projet productrice d’énergie, cela est très important car au-delà du transfert de know-how & best practices aux entités publiques cela va sans doute rassurer les investisseurs étrangers qui verrons dans SHAEMS une garantie souveraine et/ou une forme de pacte de sécurité (Security package en Anglais).
Les investisseurs IPP seront libres de financer leurs capitaux d’investissement avec leurs partenaires financiers respectifs (DFI’s, prêts concessionnels…), ils assureront en outre la garantie du productible, des Operations et Maintenances (O&M) pendant toute la durée du contrat achat/vente parcs solaires. Nous nous attendons à ce que les parcelles sélectionnées soient en grandes partie dans les hauts plateaux, connus pour produire des gisements exceptionnels.
En matière de contenu industriel local il sera normalement inclus dans un mécanisme de bonus (à définir), mais elles ne seront pas obligatoires pour les premiers 1000MW. En effet le goulot d’étranglement se trouve dans les capacités locales de Modules PV (35% du cout d’une ferme solaire) de dernières générations qui sont autour de 300MW/an, mais sont prévus d’arriver a plus de 1GW fin 2022 (en Module Bifacial certifie en taille M6, M10), aussi une série d’initiatives de fabriquer les entrants est en cours en Algérie: le verre solaire (11% du cout d’un module), les encapsulants (10% du cout) (dites EVA), le cadre Aluminium, la boite de jonctions (5% du cout)… pour atteindre 41-43% de contenu du module fin 2022.