Par Zahir Radji
Lors d’une conférence de presse organisée hier à Alger, le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen, Mohamed Sami Agli a fait un tour d’horizon sur la situation économique du pays d’une manière générale et sur l’entreprise en particulier.
En effet, les effets de la crise économique de 2019 et la pandémie de coronavirus sont toujours visibles et les entreprises n’arrivent pas à la surmonter. Beaucoup d’entreprises se trouvent dans une situation difficile. L’intervention des pouvoirs publics est plus que nécessaire pour le sauvetage de ces entreprises. Pour lui, les mesures du gouvernement qui sont à la fois «importante» s’avèrent tout de même «insuffisante» pour retrouver leur fonctionnement ordinaire d’avant.
À cet effet, indique-t-il, « nous réitérons notre revendication pour le gouvernement à savoir de décréter l’année 2019 comme étant une année blanche et la période de la pandémie comme crise majeure». C’est à travers ces mesures qu’on pourra sauver les entreprises en difficulté et maintenir les emplois qui vont dans le sens de la préservation du pouvoir d’achat et son amélioration. Ce dernier est d’ailleurs, le moteur de la croissance économique d’un pays, en affirmant que « nous ne pouvons pas construire une économie forte sans un pouvoir d’achat fort»
Dans ce cadre, le président de la CAPC a salué les dernières mesures du président de la République, Abdelmadjid Tebboune visant à la préservation du pouvoir d’achat des citoyens, à travers notamment la réduction de l’IRG, la révision de la note indiciaire et l’institution d’une allocation chômage.
Evoquant le plan de relance du gouvernement, le président de la CAPC a fait savoir que ce dernier répond certes à beaucoup de préoccupations des chefs d’entreprises, mais la situation des entreprises demeure inquiétante. «Nous devons soutenir le gouvernement dans la mise en œuvre de ce Plan d’action ambitieux que nous qualifions de plan de la dernière chance pour le décollage économique du pays. Nous devons tous se mobiliser derrière ce Plan pour le réussir. Notre patriotisme l’impose d’ailleurs», a-t-il souligné.
Évoquant la question épineuse de l’informel, Sami Agli a indiqué que le phénomène a pris des proportions alarmantes et le chiffre de 90 milliards de dollars annoncé par le chef de l’Etat qui circulent hors circuit bancaire fait froid au dos. Outre les effets néfastes portés à notre économie, l’informel est un danger pour la stabilité du pays et répressif pour l’investissement, en nuisant à la compétitivité de notre pays. « Nous devons saluer le courage du président Tebboune qui a évoqué la question sans tabou. L’éradication de l’informel est notre priorité tous y compris le gouvernement et les chefs d’entreprises», a-t-il dit, tout en saluant la volonté du gouvernement pour contenir cette économie parallèle, dont l’amnistie fiscale est envisagée. Le président de la CAPC a plaidé pour l’ouverture de discutions directes avec les acteurs, des commerçants notamment afin de trouver un terrain d’entente pour la bancarisation de ces fonds. Sur un autre registre, le conférencier a ainsi réitéré la position de la CAPC pour la révision de la politique des subventions. Pour lui, il est anormal de maintenir ce système de subvention généralisé pour tous le monde. Même les étrangers en bénéfice. « Ce n’est pas normal de généraliser la subvention aux 45 millions algériens et autres personnes. Cette politique pèse lourdement sur le Trésor public. Nous devons avoir un raisonnement économique et mettre en place une politique de ciblage», a-t-il souligné, en soutenu le gouvernement dans cette démarche.
S’agissant de l’investissement, l’intervenant a appelé à la libération de ce dossier, en dévoilant dans les meilleurs délais le code de l’investissement. La situation n’admis pas plus d’attente. Au niveau de l’Agence nationale pour le développement de l’investissement (ANDI), elle seule compte 15 00 dossiers, a fait savoir hier le président de la CAPC. Et cela, sans compter les dossiers qui se trouvent en situation de blocage au niveau régional. En outre, l’intervenant a fait savoir que 224 dossiers sont en cours de déblocage et l’Andi va statuer incessamment sur ces derniers.
Par ailleurs, le président de la CAPC a estimé que le moment n’est pas opportun pour la relance de l’industrie automobile. Ces 20 dernières années, les différents gouvernements ont échoué dans ce dossier, dont l’ouverture d’un débat sérieux est recommandée. Pour lui, la conjoncture actuelle ne permet plus d’attente. « On doit soutenir les filières créatrices de richesses et de valeur ajoutée, telles que l’agroalimentaire, le tourisme, l’agriculture et le numérique», a-t-il conclu.