Actualités
ACTUALITE

«Les subventions destinées à l’énergie devraient être révisées»

Toufik Hasni, expert des énergies renouvelables

«A 15 milliards de dollars par an, les subventions destinées à l’énergie ont atteint un niveau inacceptable», a jugé M. Hasni, lors d’une conférence tenue en marge du salon international de l’environnement et des énergies renouvelables qui se déroule au Palais des expositions à Alger. Pour lui, l’Algérie devrait aller vers la réalité des prix de l’électricité et du gaz par une augmentation progressive des tarifs de la consommation afin de freiner le gaspillage et attirer les investisseurs dans le secteur énergétique.

Il faut préciser que cet expert a toujours plaidé pour une réduction des énergies par une application juste des prix, ce qui, selon lui, réduirait considérablement une consommation excessive de l’énergie. Au-delà de la transparence des prix, M Hansi a toujours évoqué l’éventualité pour la mise en place d’un règlement sur l’importation des appareils électroménagers, souvent énergivores, soulignant qu’il fallait agir sur la tarification pour que les foyers réduisent leur consommation de 60%, actuellement à 30%, pour parvenir à l’efficacité énergétique.

Pour cet expert, l’efficacité énergétique consiste en la recherche de moyens de réduire et d’optimiser la consommation d’énergie mais aussi de limiter le gaspillage de cette ressource. Dans les foyers, il y a des équipements énergivores qui consomment davantage d’électricité que d’autres appareils qui répondent aux normes d’économie d’énergie. Tant que les gens ne sont pas touchés dans leurs poches, on ne pourra réussir dans cette quête de réduction de consommation de l’énergie. D’où la vérité des prix à l’énergie et la fin des subventions.

A cet égard, le conférencier a invité les pouvoirs publics à envisager une subvention ciblée, tout en assurant que l’ouverture du marché et la transparence des tarifs devraient inciter les opérateurs d’investir dans le secteur de l’énergie.

Il a prévenu, par ailleurs, qu’en l’absence d’un plan concret pour la promotion des énergies renouvelables et la lutte contre le gaspillage des ressources, l’Algérie risque d’être confrontée à une crise en alimentation énergétique.

Pour étayer ses propos, il a évoqué la hausse de la demande nationale en gaz et en électricité tirée par une croissance démographique galopante avec un million de naissances par an.

Mais la vérité des prix devrait être accompagnée par une politique volontariste de développer les énergies renouvelables.

Outre la révision des tarifs, cet expert a souligné l’impératif pour l’Algérie de diversifier ses ressources énergétiques, affirmant que le pays dispose de potentialités énormes lui permettant de varier ses exportations énergétiques notamment l’énergie solaire.

A ce titre, l’élaboration d’un plan de déploiement détaillé, sur le moyen terme, au titre du programme national des énergies renouvelables, permettra une meilleure visibilité aux investisseurs et acteurs de la recherche scientifique, a estimé le président du Cluster «Energie solaire», Boukhalfa Yaïci.

Pour ce faire, il a évoqué la possibilité de développer, outre les centrales solaires de haute capacité, des «smart grids», des réseaux électriques de source photovoltaïque établis sur des périmètres réduits (résidences groupées, zones industrielles, établissements scolaires), et ce, d’autant plus que les pouvoirs publics encouragent le recours à la fabrication locale des composants de cette industrie et à la sous-traitance, notamment à travers des facilitations douanières accordées en faveur de l’importation d’éléments industriels photovoltaïques dans le cadre du mécanisme «SKD».

M.Yaïci a fait savoir aussi que le Cluster «Energie solaire» travaillait également avec des acteurs économiques activant dans d’autres filières comme celles du verre et de l’aluminium.

«Nous travaillons avec ce type d’opérateurs économiques pour qu’ils puissent adapter leurs produits à la fabrication d’équipements photovoltaïques», a-t-il affirmé.

Selon les experts, le potentiel photovoltaïque de l’Algérie est estimé à près de 2,6 millions de térawatts/heure (TW/h) par an, soit 105 fois la consommation mondiale d’électricité.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page