Actualités
A LA UNEACTUALITE

Les taux d’intérêts appliqués aux différents produits

Par DJAMELEDDINE GHAÏCHA 

La  libéralisation  des  taux  d’intérêt  débiteurs  s’est  traduite  par  leurs indexation  sur le taux de réescompte ordinaire moyen pour les crédits à court terme. Pour les crédits à moyen et long terme, l’indexation du taux se  fait  sur  la  base  d’un  taux  moyen  pondéré  des  placements,  dont  le terme et supérieur à deux ans . 

 La  libéralisation  des  taux  d’intérêt  débiteurs  appliqués  aux  crédits  à court terme est passée par les périodes suivantes:  de 1989 à 1991: indexation du taux maximum sur le taux de réescompte ordinaire moyen  des mois  précédents, majoré de trois points.   à partir de1991: indexation du même taux maximum sur le taux d’intérêt des opérations interbancaires majoré de trois points.

A partir de 1989, pour ce type de crédit, les taux d’intérêt débiteurs pour le moyen et le long terme  vont dépasser  ceux des crédits à court terme, soit 12,5% pour le premier terme et 10% pour le second. Auparavant, ils étaient fixés  en moyenne  à  8%  l’an  pour  le  court terme  et  7%  pour  le moyen terme. A partir de 1991, les taux sur les crédits à moyen et long terme vont être fixés à 20% et atteindront 23% en 1995. A partir de 1997 l’ensemble des taux d’intérêt vont baisser . 

Le taux de  référence a été introduit par une l’instruction n° 07/95 de la Banque  d’Algérie  portant  conditions  de  banque  applicables  aux opérations  bancaires.  Dans  l’article  2,  le  taux  de  référence  est  défini comme  étant  le  coût  moyen  des  ressources  bancaires  majoré  d’une marge. La Banque d’Algérie définira par voie réglementaire, le mode de calcul du  coût de  ces  ressources, la marge maximale à  respecter, les procédures  d’information  et  les  relations  qui  la  lient  avec  les  autres banques. Par ailleurs, l’article 2 de la même instruction donne la liberté aux  banques  pour  la fixation  des taux  d’intérêt  débiteurs  et  créditeurs. Autrement dit, il revient à la banque de déterminer sa propre marge par rapport au taux de référence fixé par la Banque d’Algérie. 

Afin  de  mieux  appréhender  la  notion  de  taux  de  référence,  il  serait intéressant de se référer à la stratégie de réforme du système bancaire et le nouveau rôle attribué au marché monétaire. 

Dans ce cadre, les taux d’intérêt s’expriment  dans  le  marché  monétaire  réorganisé  qui  s’ouvre aux entreprises et devient un véritable marché de capitaux à court terme où  les  différents  intervenants(banques,  institutions  financières, entreprises…) échangent directement leurs liquidités et débattent entre eux des conditions de prêts et d’emprunts, conditions qui peuvent être matérialisés    par  des  titres  de  créance  (Patat  J.P.,  1993).  Le  taux d’intérêt de ce marché est le taux cible de la Banque Centrale. Par  opposition  au  marché  financier  dans  lequel  s’effectuent  les placements  et  les  emprunts  à  long terme,  le marché monétaire  est  un marché de  capitaux  à  court  et moyen terme  sur  lequel  se  négocie   la monnaie  centrale  (Banque  Centrale)  et  la  monnaie  bancaire,  suite  à l’introduction d’agents non bancaires sur ce marché. Cette  mutation  du  système  bancaire  et  monétaire  a  été  réalisée progressivement et grâce à :   l’augmentation  du  nombre  d’intervenants  sur  le  marché monétaire   (plus grande perméabilité du marché),  l’introduction sur ce marché de nouveaux actifs monétaires,    la  prorogation  du  terme  de  crédit  sur  ce  marché (décloisonnement)   et l’application de nouvelles modalités d’intervention de  la Banque Centrale sur ce marché (la politique d’openmarket).

 2.1.  LES  NOUVEAUX INTERVENANTS SUR  LE MARCHE  MONETAIRE En plus des intervenants traditionnels : la Banque Centrale, les banques de  dépôts  (B.E.A,  B.N.A,  C.P.A,  B.A.D.R,  B.D.L),  la  B.A.D  et  la C.N.E.P., le marché monétaire a été élargi à partir de 1992 à d’autres organismes : C.A.A.T, C.N.M.A, C.N.A.S, S.A.A, C.N.L, C.N.R, Banque ElBaraka,  C.C.R,  C.A.S.N.O.S,  Union  Bank  et  Trésor  Public. L’ensemble de ces intervenants va effectuer des opérations d’offre et de demande  de  monnaie  banque  centrale.  Ces  transactions  seront  possibles grâce à la création de nouveaux actifs financiers à caractère monétaire.  Par  cette  refonte  du  marché  de  l’argent  à  court  terme,  les autorités  monétaires  ont  cherché à :   permettre  aux  banques  à  la  fois  de  faire  face  à l’essoufflement  de  leurs  ressources  et  de  maîtriser  leurs coûts,    réduire  la  marge  entre  les  taux  débiteurs  et  créditeurs grâce à la   promotion de la finance directe  et à créer des mécanismes de détermination des taux sans une intervention administrative des autorités monétaires. 2.2.  LES ACTIFS FINANCIERS A CARACTERE MONETAIRE. Nous distinguons  les certificats de dépôts et les billets de trésoreries. Les certificats de dépôts. Ils  sont assimilés à des bons de  caisse négociables. Il  s’agit donc de bons de caisse émis par les banques et souscrits par les entreprises et les  autres  organismes  nonbancaires.  Ils  permettent  aux  institutions financières  et  bancaires  de  mobiliser  des  liquidités  sur  le  marché monétaire,  tout  en  respectant  le  compartimentage  étanche  entre  les banques  de  dépôts  et  les  banques  d’investissement.  Seules  les premières  sont autorisées à émettre des certificats de dépôt, pour une durée inférieure ou égale à une année. Un  certain  nombre  de  caractéristiques  distinguent  les  certificats  de dépôts des bons de caisse traditionnels :  les certificats de dépôts portent sur un montant minimal fixé, la durée des certificats de dépôts est un multiple de 10 jours et  ne peut excéder cinq ans,     les certificats ne peuvent être remboursés par anticipation, ni  rachetés  par  l’établissement  émetteur,  ni  comporter  de prime de remboursement.

Les billets de trésorerie : Les billets de trésorerie sont des titres négociables au porteur. Ils sont émis par les entreprises qui cherchent à se financer sans faire appel aux intermédiaires  financiers  (opération  de  financement  direct).  Comme pour les certificats de dépôts, les taux d’intérêt sont librement négociés par les intervenants. Pour ce type de titre l’émission se fait au porteur et au pair. Le montant minimal du billet est un multiple d’une valeur fixe . La durée est la même que celle du certificat de dépôt. La négociation du titre se fait par l’intermédiaire des institutions bancaires dont le rôle est de  veiller  au  respect  de  la  réglementation  et  au  bon  dénouement  de l’opération . 

Les bons de trésor négociables. Ils peuvent être considérés comme des actifs financiers à court terme. Ils sont  négociables  sur  un  marché  d’effets  publics  et  permettent  aux autorités  monétaires  d’améliorer  le  fonctionnement  et  le  contrôle  du marché monétaire  (donc du taux d’intérêt cible). Ces titres de créance ont  été  lancés  en  1995  par  émission  de  l’Etat  dans  le  cadre  de l’équilibre  budgétaire.  Leur  durée  est  de  treize,  vingtsix  ou  cinquante deux semaines. Il sont négociés sur le marché primaire où les banques présentent leurs soumissions et proposent des taux d’intérêt. La revente des bons de trésor négociables se fait sur le marché secondaire. 

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page