Les transferts d’argent sont soumis à un contrôle rigoureux

Un rapport d’Etat américain confirme les affirmations de la BNA
Les récentes allégations contenues dans le rapport 2018 du département d’Etat américain sur le trafic de drogues et les crimes financiers dans le monde, et selon lequel les transferts d’argent en Algérie font l’objet d’une surveillance étroite de la part des autorités et sont soumis à de nombreux contrôles bancaires, s’il va dans le sens de ce que dit la Banque d’Algérie pour faire taire des rumeurs de fuites de capitaux massives, et tombe à point nommé, cela suffira-t-il à faire taire la rumeur qui se conforte de jour en jour ?
«Les autorités algériennes surveillent de près le système bancaire. Le système est très bureaucratique, et prévoit de nombreux contrôles sur tous les transferts d’argent», relève le département de Mike Pompeo, dans ce rapport soumis jeudi au Congrès américain. Le département d’Etat explique, que «la convertibilité restreinte du dinar permet à la Banque centrale d’Algérie, de surveiller toutes les opérations financières internationales effectuées par les établissements bancaires». A ce titre, le document souligne que «l’ampleur du blanchiment des capitaux, par le biais du système financier algérien, est considérée comme minimale», en raison «d’une réglementation stricte» du secteur bancaire dominé par les banques publiques.
Cependant, il soutient que l’économie informelle en Algérie, basée sur les paiements en liquide, est «vulnérable au blanchiment d’argent», relevant que des cas de blanchiment d’argent sont constatés hors secteur financier officiel à travers notamment les transactions immobilières et la fraude commerciale.
Si l’informel reste un souci préoccupant, il n’en demeure pas moins, selon ce même rapport, que l’Algérie a réalisé des progrès dans la lutte contre la criminalité financière. «Le pays progresse en général dans la lutte contre le blanchiment d’argent et la criminalité financière», souligne le département d’Etat.
Cependant le rapport relève qu’«une vaste économie informelle basée sur les paiements en liquide et estimée à 40% du PIB, est vulnérable aux abus criminels».
«L’étalement de l’économie informelle et l’usage massif du cash augmentent le risque de crimes financiers», souligne ce rapport, précisant que les cas de blanchiment d’argent sont constatés hors secteur financier officiel à travers notamment les transactions immobilières et la fraude commerciale. Les auteurs du rapport estiment qu’il reste aussi certains défis à relever, notamment en ce qui concerne l’application du régime de lutte contre le blanchiment d’argent, soulignant, toutefois, les progrès réalisés durant les deux dernières années dans le domaine de «Reporting» des banques.
La cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) compile et diffuse aux banques des informations pertinentes sur le blanchiment d’argent.
A ce titre et en dépit de ces affirmations, vu les conjonctures actuelles tant sociales qu’économiques, l’Algérie reste fragile devant un problème qui dure et qui gangrène énormément son économie formelle. Toutes les mesures qui ont été prise pour éradiquer ce phénomène se sont avérées vaines.
Le rapport de la CTRF couvrant les six premiers mois de 2018 a fait ressortir une légère augmentation en 2017 du nombre de déclarations relatives aux transactions suspectes ou inhabituelles par rapport à l’année 2016.
Citant des responsables de la CTRF, le rapport explique que la baisse de 2016 était due à la mise en place des réformes de Reporting au niveau des banques et des technologies permettant de déterminer les transactions liées au blanchiment d’argent.
Le document indique que les autorités sont de plus en plus préoccupées par les cas de fraude douanière et le recours aux paradis fiscaux pour échapper au fisc ou dissimuler des actifs volés.