L’Etat doit faire barrage aux pratiques spéculatives

Ce qui est sûr, c’est que le travail accompli par les institutions de régulation, en matière de stockage des denrées alimentaires, entre autres produits stratégiques pour la consommation du grand public, ne pourra jamais arriver aux objectifs de la stabilisation du marché interne, tant qu’il reste un travail brouillé par les spéculateurs.
Ces derniers, qui trouvent tout leur compte de faire augmenter les prix à leur guise, et en ces temps très sensibles, comme celui que traverse l’Algérie actuellement.
Depuis l’ouverture du marché interne, la spéculation a dû remplacer les états de la rareté des produits, surtout de première nécessité de l’ère socialiste, pour prendre la relève en économie de marché et donner l’impression au citoyen lambda que rien n’a changé en fait, et qu’il reste sous la merci d’une situation servant des intervenants intrus qui ne font que dans le jeu macabre de réduire continuellement le pouvoir d’achat, diminuant ainsi les moyens de subsistance à des niveaux conservant l’existence d’une frange démunie de la population, dans une société qui aspire à sortir définitivement de la situation de précarité pour des raisons de désorganisation de marché.
Le problème, qui se pose en Algérie, et qui a été bien notifié par le président de la République même, est que le pays enregistre dans certaines filières de la production agricole des excédents importants qui ne trouvent pas preneur, non parce que les consommateurs n’en demandent pas, mais tout simplement que ces quantités ne trouvent pas le chemin vers le marché, ce qui prive ces consommateurs d’un niveau de prix moindre que celui qu’ils ont à acquitter dans les conditions actuelles du marché. La main des spéculateurs est bien présente pour provoquer des situations de pénurie artificielle, et maintenir ainsi un niveau élevé de prix, ce qui se traduit en pouvoir d’achat amoindri.
Les circonstances de l’évolution du coronavirus à travers le monde, dont l’Algérie, ont ouvert toutes les probabilités quant au passage au confinement de la population surtout dans des zones qui constituent des foyers de l’épidémie, ce qui a fait réveiller les vieux démons, en ces spéculateurs qui au vu et au su de tout le monde, y compris les institutions de l’Etat, font dans la manipulation malsaine de l’approvisionnement du marché en produits frais et autres produits alimentaires, et pousser à l’installation d’une panique chez les consommateurs, qui par leur comportement peu réfléchi, en augmentant les quantités achetées de certains produits pour la constitution de stocks, ne font que dans le renchérissement profitant à ces spéculateurs. Et puis, l’augmentation des prix qui se fait sentir avec l’évolution de la situation de l’épidémie, touchant aussi les produits frais, fait que les institutions de l’Etat doivent intervenir pour faire barrage à ces pratiques qui rendent la vie des citoyens plus difficile.
Par Abdelkader Mechdal