L’Europe fait pression sur l’Algérie

Restriction des importations
Les mesures de restriction prises par le gouvernement pour réduire le déficit de la balance commerciale, à savoir l’interdiction à l’importation de près de 900 produits, ont suscité le mécontentement des pays d’Europe. Plusieurs entreprises de renom ont perdu des parts importantes de leur commerce extérieur, en particulier avec l’Algérie.
Depuis l’entrée en vigueur de ces mesures de régulation, la diplomatie européenne est passée à l’offensive pour défendre les intérêts de ses entreprises et influer sur l’Algérie dans l’espoir de revoir sa démarche. Selon un représentant de l’UE en Algérie, en l’occurrence Stéphane Méthati, «les mesures prises par le gouvernement algérien ont eu des conséquences commerciales majeures sur des entreprises européennes et également internationales. Nos entreprises sont vraiment pénalisées par ces dispositions».
S’exprimant avant-hier, jeudi à Alger, en marge de la présentation du programme de renforcement des capacités des acteurs du développement local (Cap Del), M. Stéphane a rappelé que la diplomatie européenne est en marche depuis des mois pour tenter de convaincre l’Algérie quant à la révision de ces lois concernant la réorganisation de son commerce extérieur.
«Nous sommes en pourparlers avec les responsables algériens depuis des mois pour les inciter à la révision de ces dispositions qui n’arrangent pas nos affaires et également ceux des Algériens. Elles (ces mesures) ont également pénalisé les entreprises algériennes qui n’ont pas les capacités à se substituer aux entreprises européennes !», a-t-il estimé.En dépit de cette «terrible» pression, le gouvernement algérien se dit déterminé à poursuivre sa politique d’interdiction d’importations, avec l’objectif de baisser le déficit de paiement de la balance commerciale à 2 milliards de dollars et de donner un essor à la production nationale, victime depuis des années d’une concurrence «déloyale».Dans ce cadre, Eric Overvest représentant-résident du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en Algérie, a apporté l’appui de son institution aux efforts du gouvernement dans ce domaine.
Pour lui, le moment est venu pour que les entreprises algériennes pensent à l’exportation. «Ces mesures se présentent comme une opportunité à saisir afin de réduire les importations et stimuler l’économie nationale, notamment», a-t-il dit de son côté en marge de cette rencontre.
Par ailleurs, le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a annoncé jeudi à Oran, la publication prochaine de la liste des produits temporairement interdits à l’importation après l’achèvement de sa mise à jour.Au cours d’un point de presse organisé en marge de la 5e édition du salon de la production nationale «Mentouj Bladi», M. Djellab a indiqué qu’une équipe s’attelle actuellement à mettre à jour la liste des produits temporairement interdits à l’importation.
«Cette liste sera rendue publique prochainement», a-t-il annoncé. Dans ce contexte, Saïd Djellab a assuré que «les opérateurs économiques bénéficient de toute l’aide de la part du ministère du Commerce pour défendre la production nationale».