Levée progressive des restrictions
Par Zahir Radji
Le gouvernement, sur instruction du président de la République, se prépare à l’après-Covid-19. Un plan de déconfinement, garantissant le retour d’un bon nombre d’activités commerciales (productions et services), sera bientôt opérationnel. Ceci est jugé comme étant une nécessité absolue pour booster la consommation qui est un élément essentiel dans la fonction économique.
Ainsi, ce plan de déconfinement est dicté également par la dégradation de la situation socioéconomique de milliers de commerçants sans revenu depuis le 23 mars, date d’entrée en vigueur des mesures du confinement.
Sans fixer le moment où cette mesure entrera en application, le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du Commerce, Abderrahmane Bendadi, a indiqué que «son département examine les conditions dans lesquelles pourrait s’effectuer une reprise sécurisée des activités économiques, celle notamment de la grande distribution, des services et de vente au détail».
M.Bendadi, qui s’exprimait sur les ondes de la Radio nationale «Chaîne III», a expliqué que cette reprise allait se faire au coup par coup, en amenant les commerçants à assurer une stricte gestion sanitaire des espaces habituellement éservés à leurs activités, afin «d’éviter des contacts trop rapprochés entre leurs clientèles». Et de préciser : «Nous sommes devant un problème majeur. Il faut que le citoyen et le commerçant s’impliquent et faire en sorte de jouer le rôle de gendarme en lui-même.» Autrement dit, la réouverture des commerces est conditionnée par un respect strict des mesures de prévention (distanciation et gestes).
Selon le représentant du ministère du Commerce, les commerçants activant dans les services notamment seront contraints à exploiter seulement 50% de capacités de leur commerce. A titre d’exemple, un restaurateur qui détient 90 tables devrait les réduire à 45. «Nous sommes dans une situation avec des lendemains qu’on doit gérer d’une manière sûre et certaine», souligne-t-il.
Le représentant du ministère du Commerce a annoncé, par ailleurs, la prise de nouvelles mesures tendant à instituer un plus large contrôle sanitaire des produits alimentaires importés ou fabriqués localement.
Cette mesure d’assouplissement, permettant la réouverture de certaines activités, a été saluée par l’Association nationale des commerçants et artisans. Le président de l’Anca, Hadj Tahar Boulenouar, a fait savoir que son association a été invitée par le département de Kamel Rezig afin d’élaborer une liste préliminaire des activités commerciales concernées par la réouverture.
Le représentant des commerçants a assuré que cette réouverture des commerces sera soumise à un protocole sanitaire. D’ailleurs, un guide adapté aux mesures de confinement, pour chaque activité sera proposé par son association aux autorités.
En effet, les propriétaires de ces activités sont appelés à se conformer aux procédures sanitaires élaborées à cet effet. A titre d’exemple, dans les cafétérias, les chaises sont temporairement interdites et que les autres objets (verres et cuillères) doivent être jetables.
Dans ce cadre, l’Anca a réitéré son appel à l’adresse des citoyens à «respecter les mesures de prévention du Covid-19 liées notamment au port du masque et à la distanciation, afin de protéger leur vie, assurer la continuité des activités commerciales et reprendre un train de vie normal».
Par ailleurs, l’Anca «s’est félicitée des décisions du Conseil des ministres relatives à l’examen des possibilités d’aides aux commerçants et artisans touchés par l’épidémie du coronavirus à l’instar de l’exonération fiscale, et à l’examen avec les partenaires sociaux de la formule idoine pour la levée progressive du confinement pour certaines professions et activités commerciales».
L’Association des commerçants a salué également «la prorogation du versement de l’allocation de 10 000 DA jusqu’à la levée du confinement, avec le maintien de la liste ouverte afin de permettre aux personnes impactées de s’y inscrire».