L’importation de véhicules neufs bientôt libérée

Par Zahir Radji
Une bonne nouvelle pour les Algériens. Après un gel de cette activité depuis 2018, l’importation de véhicules neufs sera bientôt libérée. En effet, le gouvernement procédera incessamment à l’octroi de premières autorisations aux concessionnaires automobiles retenus.
L’annonce a été faite hier par le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali, lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale «Chaîne II», en faisant savoir que son département a reçu «depuis le début de l’année en cours des instructions de président de la République, et il y a un accord unanime au niveau du gouvernement pour libérer l’importation des véhicules neufs afin d’alimenter le marché national en véhicules de tout genre, notamment utilitaires qui sont nécessaires pour les institutions et les commerçants». A cet effet, précise-t-il, le Comité interministériel chargé d’examiner les dossiers de demandes d’autorisation pour importer les véhicules neufs va se réunir pour remettre la liste finale des concessionnaires retenus. «Pour l’instant, sur le plan documentaire, nous avons recensé 40 dossiers qui sont complets (…) et nous avons tardé dans le choix des dossiers d’importateurs de véhicules neufs, car il fallait bien examiner leur conformité aux conditions fixées dans le cahier des charges et s’assurer que le client ne soit pas pris en otage comme c’était le cas dans le passé», a-t-il dit. M. Ferhat Aït Ali a précisé que seuls «ceux qui ont des dossiers propres et qui répondent aux conditions fixées dans le cahier des charges, seront retenus».
S’agissant des marques concernées par les premières autorisations d’importation, il a fait savoir qu’il y a des «marques intéressantes», et de tous les modèles, dont celles destinées aux petites bourses et qui ont donné leur accord aux concessionnaires algériens.
Il a, en outre, affirmé que la finalité de ce retour de l’activité de l’importation n’est pas d’encourager l’importation, mais plutôt de bâtir une vraie industrie automobile en Algérie, tout en réaffirmant le maintien du taux d’intégration fixé pour l’industrie automobile, établi à un minimum de 30% lors de la première phase d’activité. Pour lui, ces dispositions ne constituent pas des conditions «insurmontables». M. Aït Ali Braham a expliqué, dans ce sillage, que les industriels du secteur automobile déjà établis en Algérie qui ne peuvent pas respecter les taux d’intégration fixés dans le cahier des charges peuvent poursuivre leurs activités à condition de s’acquitter des taxes douanières.
S’agissant de la situation des entreprises du secteur dont les dirigeants ont été poursuivis en justice et gérées actuellement par des administrateurs désignés par l’Etat, le ministre a affirmé que «les responsables de ces sociétés sont poursuivis dans le cadre de la responsabilité pénale de la personne morale».
Evoquant la situation des entreprises publiques du secteur industriel, il a affirmé qu’il «n’est pas question de privatiser les entreprises économiques publiques et s’il y a ouverture du capital, cette opération se fera à travers la Bourse d’Alger». Pour le ministre, le problème de certaines entreprises réside dans la gestion et le management et non pas dans le financement, ce qui nécessite, poursuit-il, un vrai changement dans la composante humaine.
«Nous avons discuté avec plusieurs groupes publics industriels et on a constaté que pour certains d’entre eux, le changement est impératif dans la composante humaine. Ces groupes nécessitent aussi de vrais plans de redressement pour pouvoir continuer leurs activités» a-t-il indiqué. M. Aït Ali a, dans ce sillage, souligné que plusieurs filières nécessitaient la relance, dont le textile, le cuivre, la mécanique et la sidérurgie. S’agissant de la filière électronique et de l’électroménager, il a assuré que la situation de l’entreprise nationale Eniem était en voie de règlement. Concernant la situation des entreprises du secteur dont les dirigeants ont été poursuivis en justice et gérées actuellement par des administrateurs désignés par l’Etat, il a affirmé qu’il faut attendre les décisions finales de la justice sur chaque cas et c’est sur la base de celles-ci que l’Etat va agir, tout en assurant que «les actifs de ces entreprises seront sauvegardés».