L’offre et la demande et la spéculation maîtres-mots sur le marché

L’intervention publique loin d’être efficace
En fin de compte, la maîtrise des prix des produits frais sur le marché suit une autre logique que celle prévue par les autorités publiques, puisque l’intervention par le biais de l’administration rencontre des contraintes objectives en relation avec le calcul même du prix référentiel, et que la présence dans tous les points de vente reste relativement défaillant, faute de moyens humains et matériels.
Par Abdelkader Mechdal Economiste
Des problèmes donc ont été soulevés par les services de commerce, à commencer par le calcul même du prix référentiel des produits frais, et la difficulté a une relation directe avec le manque d’informations fiables qui peuvent aider à la détermination des prix, tant que le volume de la demande et de l’offre n’est pas unifié sur le territoire national. Dans une même wilaya comme Alger par exemple, les prix connaissent une différence certaine entre ses différents marchés, allant jusqu’au double dans certains cas pour les fruits et les légumes.
Entre les wilayas, il s’agit d’une autre paire de manche, vu la facilité ou la difficulté que rencontre l’opération d’approvisionnement. Là aussi, on peut remarquer aisément que dans beaucoup de cas, le prix de référence n’est pas respecté tout simplement parce que les prix pratiqués sont plus bas, et dans ce cas, on ne peut pas imaginer que les commerçants vont procéder à l’augmentation des prix juste pour respecter un «calcul» administratif, et allant même contre le but de renforcement du pouvoir d’achat des citoyens.
Le manque de moyens humains et matériels a joué aussi son jeu, puisque le nombre théorique d’agents est resté insuffisant, s’alimentant par le mouvement de grève qui a été enregistré, mais pas seulement, tant que des services de commerce de certaines wilayas connaissent un manque flagrant en moyens de travail, ce qui rend impossible le travail qui leur a été assigné. La décision prise par le ministère de ne pas sortir dans ce cas démontre de toute la difficulté du travail du terrain.
Encore, pour la particularité d’éloignement connue des wilayas du Sud du pays, les prix sur le marché restent élevés, faute de moyens de transport de marchandises. Dans certains cas, on peut aisément trouver des niveaux de prix similaires que ceux pratiqués dans les plus chers marchés de la capitale, et avec un conditionnement loin d’être respectueux des normes de consommation humaine, ce qui rajoute à un niveau de pouvoir d’achat déjà dérisoire.
La seule révélation valable dans les constats des pouvoirs publics est celle en relation avec la venue des grandes chaleurs, qui va obliger les détenteurs de produits périssables à les acheminer vers le marché, ce qui va permettre un meilleur approvisionnement, et puis une stabilisation des prix à la consommation. Donc, ni les opérations de déstockage n’ont été respectées, même si les sanctions vont être appliquées sur les commerçants, ni les opérations de contrôle n’ont donné l’effet attendu, pour revenir tout simplement à la loi de l’offre et de la demande, ainsi qu’au peu d’efficacité du travail des autorités publiques, à faire face aux opérations de spéculation que connaissent traditionnellement nos marchés.