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L’option qatarie

Développement de l’agriculture algérienne

Pour le développement de son agriculture, l’Algérie n’écarte aucune voie, et particulièrement celle des investisseurs qataris. Ces derniers jours, c’est vers l’Algérie que s’est tournée l’offensive qatarie pour garantir sa sécurité alimentaire. Une politique déployée par les dirigeants qataris après l’embargo décrété en juin 2017 par une coalition de pays du Golfe arabique menée par l’Arabie Saoudite. Une situation qui a fortement fragilisé les approvisionnements de ce pays. Donc après le Maroc, le Qatar lorgne vers l’Algérie où les espaces agricoles sont bien plus opportuns et les potentialités avérées. Une voie que le ministre du Commerce essaye d’exploiter pour relancer un secteur qui n’en finit pas d’être malade.

Le ministre du Commerce, Saïd Djellab, a évoqué, ce jeudi à Doha, avec le président de la Qatari Businessmen Association (QBA), Sheikh Faisal Bin Qassem Al Thani, les voies de renforcement du partenariat et d’investissement entre les deux pays notamment dans les secteurs de l’agriculture et du tourisme. Il en a fait de même avec les responsables de Qatar Investment Authority (QIA), ce fonds souverain et les investisseurs qataris à s’enquérir des opportunités d’investissement offertes en Algérie. Cette rencontre s’est tenue en marge du Salon international de l’agroalimentaire «Hospitality & food», organisé du 6 au 8 novembre à Doha, avec la participation de l’Algérie en tant qu’invitée d’honneur.

Bien que plusieurs secteurs aient été proposés par Saïd Djellab, selon certaines sources, c’est bien le secteur de l’agriculture qui est le plus visé. En effet, il est patent que les dirigeants qataris déploient d’énormes efforts pour assurer leur indépendance alimentaire et mettre la puissance des pétrodollars au service de l’agriculture.

Saïd Djellab aura fort à faire pour convaincre les investisseurs à exploiter ce secteur. Il faut préciser que les Qataris investissent déjà depuis quelques années dans des concessions agricoles en Australie, en Asie du Sud-est, avec cette particularité, que toute la production soit acheminée au royaume. L’Emirat profite de sa surcapacité de financement pour acquérir des terres à un prix supérieur à celui du marché afin de s’assurer la sécurité de son approvisionnement.

Sachant que cette option est quasiment impossible à réaliser chez nous, les potentiels investisseurs de ce royaume posent déjà les conditions à leur venue. Une planification minutieuse pour la concrétisation de grands projets en Algérie.

Disposant de très peu de terres arables, et dans un contexte de tension sur les marchés, pour faire face à la croissance démographique, il faudra d’ici à 2050 accroître la capacité agricole

de 70% du royaume. Le Qatar cherche à assurer son indépendance alimentaire et la stabilité des prix pour sa population, et pourquoi pas devenir exportateur de produits agricoles pour diversifier ses rentes. L’Algérie représente une voie non négligeable pour assurer sa souveraineté alimentaire.

Selon Sheikh Faisal Bin Qassem Al Thani, de QBA, les hommes d’affaires qataris affichent un intérêt particulier aux secteurs du tourisme (stations balnéaires), de l’agriculture (exploitation agricole et élevage du bétail). Mais ceux-ci rappellent surtout, comme mettre un bémol à l’enthousiasme affiché, et sachant les particularités de notre pays (bureaucratie et manque de main-d’œuvre qualifiée entre autres) dans ce sens, que la réalisation de projets agricoles en Algérie exige des études pour s’assurer de la réunion des conditions propices à leur concrétisation.

Dotés de visions pragmatiques et à long terme, il ne sera pas aisé de convaincre des fonds à investir en Algérie.

Si dans la métallurgie, les industries, le Qatar est déjà présent, dans l’agriculture, c’est un fait nouveau. Pour ce secteur, certains observateurs avancent que les Qataris ne vont pas venir en tant que soignants, mais en partenaires, forts de leurs assises financières.

Ainsi donc, l’agriculture fait face à deux défis. Se relever et montrer ses aptitudes aux partenariats.

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