Lutte contre la corruption : les experts préconisent une approche globale
Pour l’experte en droit constitutionnel, Fatiha Benabbou, estime que « La question de la corruption ne se limite pas uniquement dans le texte juridique. L’Algérie détient un arsenal de lois qui peuvent suffisamment répondre aux différentes questions liées à la lutte contre la corruption ».
L’experte Benabbou ajoute que « En Algérie, il est nécessaire d’adopter une approche à caractère psychologique et social. Cela ne veut pas dire que l’aspect juridique n’est pas utile ou important, mais il faut œuvrer à établir une immunité psychologique et sociale contre la corruption. Il faut également rappeler que c’est le même procédé suivi par les autres pays du monde ».
Dans ce même contexte, l’experte Fatiha Benabbou souligne que « Étant donné que l’Algérie expose sa stratégie de lutte contre la corruption (2023-2027), il est important de s’arrêter l’expérience menée par les autres pays telle la Grande Bretagne, la France, etc. En d’autres termes, il faut renforcer l’arsenal juridique que dispose l’Algérie, et ce par l’introduction des autres aspects à caractère anthropologique, sociologique pour sensibiliser le citoyen dans leurs échanges commerciaux et économiques. Puisque l’homme est au centre d’intérêt, et la question de la lutte contre la corruption concerne tous les pays du monde, un meilleur résultat serait atteint par l’ouverture de nouveaux champs de réflexion et de recherches dans le domaine de la psychologie et la sociologie, afin de réajuster le comportement des individus ainsi que l’ensemble de la société quant à la lutte contre la corruption.
De même, l’experte juridique Benabbou invite les spécialistes à « Se concentrer plus sur le côté économique et commercial, parce que le développement de ce secteur impose inéluctablement aux individus d’accepter des nouvelles lois et d’adapter leur psychologie. Cela nous mène à ce que l’on appelle « État moderne » comme autorité morale qui garantit l’intérêt collectif de tous les citoyens sans toucher aux droits individuels. Donc, il faut se pencher sur l’aspect anthropologique et sociologique pour une lutte efficace contre la corruption, ce que nous souhaitons en tant qu’experts juridiques ».