Lynda Bendjiane : L’Algérie franchit une nouvelle étape vers la diversification économique
Les accords conclus lors du Salon de l’industrie agroalimentaire et des boissons (IFE 2025), d’un montant total d’un milliard de dollars, marquent une avancée significative pour l’économie nationale. Selon l’économiste Lynda Bendjiane, ces engagements traduisent un regain d’intérêt des investisseurs étrangers pour l’Algérie et accélèrent sa transition vers une économie plus diversifiée et compétitive.
Un levier pour l’investissement et l’industrialisation
« Ces accords ouvrent la voie à un afflux de capitaux étrangers dans des secteurs clés, réduisant progressivement la dépendance aux hydrocarbures », explique Lynda Bendjiane. En attirant des investissements dans l’agroalimentaire, mais aussi dans l’industrie chimique et la production d’engrais, l’Algérie pose les bases d’une modernisation industrielle durable.
L’experte souligne que ces accords ne se limitent pas à la dimension financière, mais incluent aussi des transferts de technologies et de savoir-faire. « Le développement de filières locales à forte valeur ajoutée permettra d’améliorer la productivité et d’intégrer l’Algérie dans des chaînes de valeur mondiales », précise-t-elle.
Une dynamique favorable aux échanges extérieurs
L’Algérie renforce également son positionnement sur les marchés internationaux. En 2024, le volume des échanges commerciaux avec le Royaume-Uni a atteint 1,7 milliard de dollars, dont 1,4 milliard d’exportations algériennes, principalement dans les hydrocarbures. Avec ces nouveaux partenariats, l’objectif est d’accroître la part des exportations hors hydrocarbures.
Selon Lynda Bendjiane, « ces initiatives vont améliorer la balance commerciale en diversifiant l’offre exportable, notamment dans les produits agricoles transformés et les engrais ». Elle rappelle que la compétitivité des produits algériens sur le marché international dépendra aussi de la modernisation logistique et de la réduction des coûts de production.
Des investissements structurants pour l’industrie
Parmi les projets majeurs, Lynda Bendjiane met en avant la construction d’une usine de production de méthanol en partenariat avec Azerbaijan Methanol Company LLC (AzMeCo), ainsi que le développement d’une unité de fabrication d’engrais NPK avec la société suisse Casale Technology.
« Ces investissements stratégiques ne sont pas anodins : ils témoignent de la confiance des investisseurs étrangers et traduisent une volonté d’ancrer l’Algérie dans l’industrie chimique et pétrochimique », analyse l’économiste. En valorisant les ressources locales et en transformant sur place les matières premières, ces projets contribueront à réduire les importations et à renforcer l’autosuffisance industrielle.
Une intégration économique en marche
Pour Lynda Bendjiane, ces accords s’inscrivent dans une dynamique plus large de repositionnement économique. « L’Algérie consolide son ancrage dans l’économie mondiale en favorisant les investissements productifs et en diversifiant ses exportations », affirme-t-elle.
Elle estime que la réussite de cette transition passera par des réformes structurelles, notamment en matière de climat des affaires, d’amélioration des infrastructures et de facilitation des exportations. « L’enjeu est de transformer ces accords en un moteur de croissance durable, en misant sur l’innovation et l’intégration industrielle », conclut-elle.
