Maintien au-dessus des 70 dollars

Le pétrole plonge
Les cours du pétrole ont plongé hier à la clôture, affectés par la crainte d’une offre plus abondante que nécessaire, le prix du baril à Londres restant toutefois au-dessus de la barre des 70 dollars sous laquelle il est passé en dernière séance. Le prix du panier de quatorze pétroles bruts, qui sert de référence à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a enregistré une légère baisse lundi en passant à 70,23 dollars le baril, contre 70,61 dollars vendredi passé, a indiqué mardi l’Organisation pétrolière sur son site web.
Par Réda Hadi
Mais en clôture, les cours du pétrole ont fini en petite hausse lundi après avoir initialement chuté sous le poids de nouvelles tensions entre Donald Trump et la Chine, le président américain ayant menacé son partenaire de nouvelles taxes douanières punitives.
Donald Trump a annoncé dimanche dernier une hausse prochaine des droits de douane sur 200 milliards de dollars produits chinois exportés aux États-Unis.
Les marchés du brut se sont initialement inquiétés du fait que la guerre commerciale entre les deux plus grandes économies mondiales n’ait pas des répercussions sur la croissance mondiale et sur la demande d’or noir. «Il est difficile de combattre un tweet présidentiel», a réagi Phil Flynn de Prince Futures Group. «Toutefois, malgré ce tweet, les discussions se poursuivent entre les deux pays», a-t-il ajouté.
Contrairement à des informations de presse, Pékin a fait savoir que son équipe de négociateurs se préparait toujours à se rendre à Washington — sans confirmer spécifiquement la date, ni si le vice-Premier ministre Liu He dirigerait bien la délégation chinoise.
De plus, les investisseurs se sont interrogés sur les finalités profondes de cette réaction inattendue de l’occupant de la Maison-Blanche dimanche.
«Il est complètement possible que le président Trump soit en train de faire pression sur la Chine pour obtenir des concessions avec ces menaces et que la hausse (des tarifs douaniers) puisse être contenue si Pékin lâche du lest», a affirmé Margaret Yang Yan, analyste chez CMC Markets.
Parmi les nombreux autres dossiers que surveillent les investisseurs, la publication aujourd’hui d’un rapport de l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) au sujet des stocks américains de brut est très suivie. Le précédent rapport hebdomadaire a fait état d’une flambée des stocks dans le pays de près de 10 millions de barils. Cette hausse intervient dans un contexte géopolitique particulier.
Le marché de l’or noir est également impacté par les sanctions américaines contre l’Iran. Le 1er mai, les Etats-Unis ont mis fin aux exemptions qu’ils avaient accordées auparavant aux huit principaux pays acheteurs de brut iranien, la plupart situés en Asie, qui leur permettaient de continuer d’importer des volumes limités.
L’Organisation (Opep) et ses partenaires, à leur tête la Russie, avaient décidé de réduire leur production de 1,2 million de barils par jour depuis le 1er janvier 2019 pour six mois.
Une réunion décisive de l’Opep est programmée pour le 26 juin prochain à Vienne afin de discuter de la décision de renouvellement de leur accord de réduction de la production.
Il s’agit de la sixième rencontre ministérielle des pays Opep et non Opep qui sera précédée par la 176e conférence de l’Opep programmée pour le 25 juin.
Par ailleurs, la quatorzième réunion du comité ministériel de suivi Opep et non-Opep (JMMC) est prévue pour le 19 mai en cours à Djeddah en Arabie Saoudite.