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Mali : les partis politiques et les médias appellent à la mobilisation pour défendre la démocratie

Réunis hier à Bamako, les représentants de plusieurs partis politiques et d’organisations de la société civile ont appelé à une mobilisation citoyenne massive, à travers une grande marche prévue ce samedi dans la capitale malienne. Cette initiative fait suite à la décision du Conseil des ministres, prise mercredi, d’abroger la Charte des partis politiques, perçue comme une atteinte grave au pluralisme démocratique.

Cette mesure, couplée au renforcement des conditions de création des partis, à la suppression des financements publics et à l’abrogation de la loi sur l’opposition – qui supprimera de fait le statut de chef de file de l’opposition – est vécue comme un pas de plus vers la marginalisation des partis politiques au Mali. Une centaine d’entre eux dénoncent dans un communiqué commun une tentative de mise au pas du jeu démocratique : « Rendez-vous est donné à 14h au Palais de la culture de Bamako. Les partis politiques appellent tous les Maliens à défendre la démocratie et à rejeter les conclusions des pseudo consultations des forces vives », ont-ils écrit.

La junte accusée de vouloir s’accrocher au pouvoir

Pour l’Initiative des partis politiques pour la Charte (Ipac), qui regroupe une centaine de formations, dont les partis historiques du pays, cette décision des autorités de transition vise à affaiblir toute contestation politique. « Nous resterons lucides et légalistes », a déclaré l’un de ses cadres à la presse étrangère.

Abdoulaye Traoré, président du parti Rassemblement pour la justice sociale (RJS) et vice-président de la coalition Jigiya Kura-Espérance Nouvelle, actuellement en exil, n’a pas mâché ses mots. Il accuse les militaires au pouvoir de manipuler les institutions et les autorités traditionnelles pour prolonger illégalement leur présence à la tête du pays : « Cette manœuvre était prévisible. Les partis n’ont d’ailleurs pas participé aux consultations, car nous savions déjà qu’elles étaient biaisées. »

Il alerte sur un recul démocratique préoccupant : « La démocratie malienne a été conquise au prix du sang en 1991. Trente ans plus tard, il est inacceptable que ces acquis soient balayés d’un revers de main. Nous lutterons pour barrer la route à cette junte qui viole notre Constitution. »

Les journalistes montent aussi au front

Dans cette dynamique de résistance, les journalistes maliens ont également décidé d’agir. Ils appellent à des rassemblements dimanche prochain dans plusieurs villes du pays pour défendre la liberté de la presse, qu’ils estiment menacée. Cette initiative s’inscrit dans un front commun pour la préservation des droits fondamentaux et des acquis démocratiques.

 

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