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Marché de la volaille perturbé, voici les raisons avancées par les experts

C’est un ennui cyclique, tenace et renouvelable, qui tracasse le petit citoyen. Les choses ne semblent pas résolues lorsqu’il est face de ses besoins quotidiens. Encore une fois, le prix du poulet gravit de nouvelles échelles pour effleurer la cime des 570 DA. Des augmentations, souvent sans préavis, interpellent le consommateur algérien qui le laisse perplexe. Il faut consulter des experts dans le domaine, afin de permettre au consommateur algérien de comprendre, au minimum, le mécanisme de ce domaine.

Pour Kalli El Moumane, président du Conseil National de la filière avicole  » Il existe plusieurs facteurs qui ont mené à la hausse des prix, et il faut aller à la base des choses pour comprendre le fonctionnement de cette filière. D’abord, tout commence avec le poussin de reproduction qui, avant quelques mois, coûtait entre 45 DA et 65 DA et se vendait entre 180 DA et 200 DA. S’ajoute à cela, la hausse de la température durant cet été, qui a provoqué la mort de plusieurs poulets, notamment que 70% des producteurs du poulet activent dans le marché noir, et qui ne disposent pas de bâtiment d’élevage sofistiqués. Ce qui a poussé à ces éleveurs de s’abstenir d’élever le poulet en période d’été en raison de la canicule dépassant les 40° dans la région du centre ».

Pour cerner mieux cette problématique, Kalli El Moumane ajoute  » le troisième point consiste dans les maladies qui se sont propagées notamment dans la région ouest du pays, où il a été enregistré plus de 50% de la volaille est atteinte de maladies, et aussi le manque de disponibilité des médicaments pour volaille sur le marché « .

En ce qui concerne l’organisation de cette filière, notre interlocuteur souligne que « L’importation du poussin est plus de 10 millions par an, alors que la consommation nationale est de 6 millions de poussins. La solution consiste à réguler la filière avicole en amont et en avale. C’est-à-dire que les responsables du Gouvernement chargés de ce dossier doivent mettre en œuvre une coopération avec les acteurs publiques et privées activants dans la filière. Le but est de déterminer le besoin national. Cela veut dire aussi que si l’Algérie est capable de produire entre 2,5 millions et 3 millions de poussins, et la consommation nationale est de 6 millions poussins par an, il faut importer 2,5 millions de poussins et non 10 millions poussins comme il est le cas maintenant. »

Il souligne  » Puisque la consommation nationale est de 6 millions poussins annuellement, cela donne 4 millions de tonnes de maïs et 1,5 de tonnes de soja. L’importation de 10 millions de poussins annuellement, implique une importation élevé de maïs et de soja au détriment du poussin au cas de besoin. Celà augmente la facture d’importation, ce qui va à l’encontre de la décision prise par le président de la République Abdelmadjid Tebboune disant de diminuer la facture d’importation. »

Et  » Maintenant on a entendu parler que le ministère du Commerce et le ministère de l’Agriculture coordonnent pour faire sortir le stock sur le marché national pour stabiliser les prix. Sur ce point, il n’y a pas de problème. Or, là je me demande pourquoi les concernés n’ont pas procédé au destockage et attendent la coordination des deux ministères, du Commerce et de l’Agriculture ? Normalement ceux qui possèdent ce stock doivent passer au destockage dans les moments pareils, sans attendre l’intervention des autorités ministérielles. »

« Il ne faut pas oublier le principe de l’offre et la demande qui reste déterminant pour fixer les prix du poulet dans les marchés », finit Kalli El Moumane.

Le domaine avicole nécessite une solution définitive, et une démarche préventive qui aura pour but d’instaurer des bases solides. En production, distribution, et en consommation, il est fondamental d’introduire des méthodes modernes pour assurer une rentabilité pour toute la chaine de production, jusqu’au consommateur. Car c’est l’unique façon d’avoir des prix stables en conforme aux normes reconnues.

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