Mission ratée : deux barbouzes français hors d’Algérie

Deux agents des services de renseignement intérieur français,DGSI, envoyés discrètement, sous une couverture diplomatique, ont été sèchement expulsés d’Algérie. Révélée par la chaîne AL24 News, l’affaire illustre, une fois de plus, l’incapacité de certains cercles parisiens à assimiler que l’époque des manœuvres coloniales est bel et bien révolue.
Les deux individus, relevant du ministère français de l’Intérieur, dirigé par Bruno Retailleau, ont tenté de pénétrer le territoire algérien avec des passeports diplomatiques, sans notification ni coordination préalables.
Autrement dit, un mépris total des accords bilatéraux qui imposent pourtant une transparence minimale pour tout déplacement d’agents de sécurité dans l’un ou l’autre pays.
Ce n’est pas une première. Loin de là. Cette expulsion survient quelques semaines à peine après celle de douze employés français, dont certains étaient également liés aux services de sécurité, opérant sous couverture diplomatique ,au sein des consulats et ambassade.
À croire que Paris considère encore Alger comme un terrain d’expérimentation pour ses barbouzes mal déguisés. S’il fallait encore une preuve que la diplomatie française navigue à vue, la voilà : envoyer deux agents en mission clandestine comme on envoie deux stagiaires en voyage d’étude. Le tout, sans coordination, sans discrétion, et avec cette condescendance familière, si caractéristique d’une élite française qui refuse d’admettre que l’Algérie n’est plus une arrière-cour.
À Alger, la réponse a été aussi simple que souveraine : Porte fermée. L’Algérie n’a ni le temps, ni la patience, ni le complexe d’accueillir des espions étrangers déguisés en diplomates. Paris ferait bien d’en prendre note et de revoir sa copie. Car dans ce jeu-là, les erreurs ne passent plus inaperçues, et les humiliations non plus.