Nécessité de relancer la consommation

Par Zahir Radji
Les effets de la pandémie sont toujours là. Des industries de transformation alimentaires notamment connaissent des difficultés. Elles ne fonctionnent qu’à 20% de leur capacité de production.
Ceci n’est que le résultat de la régression du pouvoir d’achat des ménages. La double crise sanitaire et économique que traverse le pays a, en effet, imposé un nouveau mode de la consommation chez les Algériens. Cette baisse de la consommation chez les ménages inquiète les producteurs. Le président de l’association de producteurs algériens de boissons (APAB), Ali Hamani a relevé hier que cette filière est en difficulté et beaucoup d’unités de production ont mis la clé sous le paillasson.
Il a expliqué que le covid-19 et la régression du pouvoir d’achat des ménages ont impacté négativement sur la production nationale, notamment sur la filière boisson. «La crise sanitaire est devenue ‘’le bouc-émissaire’’ à toute faillite. Seules les sociétés qui respectent les normes, principalement en matière de qualité, survivront, car le consommateur est devenu exigeant», a-t-il souligné lors de passage sur les ondes de la radio nationale «Chaîne II».
M. Hamani a appelé les pouvoirs publics à prendre des mesures urgentes afin de préserver le pouvoir d’achat des ménages. Sans cela, estime-t-il, la relance de l’économie nationale sera impossible. « On ne peut pas relancer l’économie nationale sans la relance de la consommation», a-t-il insisté.
Il a, en outre, relevé que son association a proposé la réduction de la TVA imposée aux produits de large de consommation à 5% au lieu de 19%. «Il est anormal qu’un produit de large consommation soit taxé au même niveau que celui de l’or, véhicules et appareils d’électroménagers. En 2012, nous avons fait appel à des experts pour faire une étude sur la question. La solution proposée est de réduire le taux à 5% pour les produits alimentaires, tout en augmentant la taxe sur les produits non essentiels. Ceci permettra au Trésor public de minimiser ses pertes», a-t-il proposé, en insistant encore une fois sur la nécessité de relancer la consommation. Le président de l’APAB a critiqué sévèrement les décisions du gouvernement, concernant notamment la révision à la hausse de certaines taxes sur l’eau embouteillée (adoptée dans le cadre de la loi des finances 2021). «La loi des finances 2021 a introduit des augmentations sur les taxes des eaux embouteillées. Elles sont passées de 1 DA à 2 DA par litre. Si en ajoute les 4% sur l’économie d’eau et 4% sur la qualité d’eau, on se retrouve à 17% du prix de reviens. C’est énorme !», déplore-t-il.
Le président de l’association de protection de consommateur et de son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi a proposé pour sa part la suppression carrément de la taxe sur les produits de large de consommation. Relevant que cette taxe va directement vers les producteurs et que l’Etat n’est pas bénéficière, Zebdi a fait savoir que plusieurs pays recourent à cette pratique, dans le but de préserver le pouvoir d’achat des citoyens.
Le Directeur de l’organisation des marchés au ministère du Commerce, Ahmed Mokrani avait affirmé que le ministère du Commerce avait présenté une série de propositions au Gouvernement pour inciter les opérateurs économiques à adopter le système de facturation dans leurs transactions, dont l’exonération de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour les produits de large consommation et l’allègement du taux des taxes douanières pour les matières premières. Ceci s’inscrit directement dans les efforts des pouvoirs publics pour la protection du pouvoir d’achat du citoyen et éviter une éventuelle pénurie des produits alimentaires de large consommation.