
Par Zahir Radji
En dépit du double choc de la chute des prix du pétrole depuis 2014 et de la crise sanitaire du covid-19, globalement le système bancaire algérien demeure résilient et solide, a indiqué hier la Banque d’Algérie dans un communiqué parvenu à notre rédaction.
Les ratios de solvabilité, la rentabilité et les coefficients de liquidité conséquents des banques de la place, maintenus à des niveaux appréciables témoignent sur cette résilience et solidité. À titre illustratif et à fin 2020, le coefficient de solvabilité des banques s’établit à 18, 76%, soit le double de la norme de 9,5%, précise la note de BA. Ainsi, le coefficient de liquidité de la place a atteint à la même période, le seuil de 92,52%, alors la norme en vigueur est fixée à 60%.
«Avec la mise sur le marché, au cours de ces cinq dernières années, de nouveaux produits bancaires, notamment le déploiement d’offres de services bancaires à distance (en ligne) et le lancement de la finance islamique, les banques de la place s’engagent à consolider davantage leur rôle d’intermédiation et d’inclusion financière, en facilitant l’accès aux services bancaires et une large frange de la population et d’opérateurs économiques», ajoute la même source.
La banque centrale a fait savoir que le niveau de la liquidité bancaire au 15 septembre 2021, était de l’ordre de 1 296 milliards de Dinars, « niveau supérieur à celui enregistré durant la période pré-Covid19 ». « Nous avons relevé dans plusieurs articles de presse, un amalgame récurent, entre la notion de liquidité bancaire qui apparait dans la situation monétaire mensuelle de la Banque d’Algérie, et la liquidité à laquelle font appel les agents économiques et les ménages. C’est pourquoi nous partageons les explications qui suivent afin de marquer la différence entre les deux notions, tout en apportant quelques chiffres actualisés », avait indiqué la BA en réaction à des fausses informations sur le niveau de liquidité bancaire.
Par ailleurs et dans le but de s’assurer de la résilience, de la solidité et de la stabilité du système bancaire, la Banque d’Algérie compte parmi ses missions la surveillance de la situation financière et prudentielle des banques et des établissements financiers. « Ce contrôle qui s’inscrit dans le cadre du respect des principales bâlois, pour un contrôle bancaire efficace est exercé à travers un suivi permanent sur pièces et un contrôle sur place ciblé, conformément au programme annuel arrêté à cet effet », a –t-elle précisé.
Afin de se hisser aux meilleurs standards internationaux en matière de contrôle, la Banque d’Algérie a, en plus de l’intensification des actions de formation continue aux métier de la banque et de la supervision en direction de ses inspecteurs, mis à jour ses outils et méthodes de supervision qui consistent en un dispositif de contrôle basé sur les risques « Risk Based Approach », mit en œuvre à compter de 2013.
En effet, compte tenu des évolutions des risques inhérents à la profession et des enseignements tirés, notamment de la crise financière internationale, ces outils et méthodes ont été révisés et actualisés au cours de l’année 2020, en affinant le système d’analyse des risques par composante avec l’optique d’évoluer à moyen terme vers une approche prospective prenant en compte les éventuelles vulnérabilités des établissements bancaires détectées lors des exercices de stress testing. « Il importe d’indiquer que l’approche de supervision basée sur les risques est une méthode consistant en la mise en place d’un système de notation bancaire, dont l’objectif ultime vise à identifier le type de suivi adapté au profil risque de chaque banque et établissement financier. L’approche a pour avantage une meilleure allocation des ressources et de la supervision bancaire, en axant l’action de surveillance et de suivi sur les activités à risques et les banques les moins viables du système », conclut la banque centrale.