Oxygène
Par: Malek Harami
Il y une année, un citoyen mourait à Biskra par manque d’oxygène.
En réaction, le ministre de la Santé déclarait que l’oxygène était disponible. Le problème était réglé. Ou faut-il dire, plutôt, que le problème n’a jamais existé.
C’est la méthode préférée de nos responsables de régler les problèmes. Evacuer les problèmes d’un revers de la main.
Plus grave encore, à partir du moment où le ministre s’est donné bonne conscience en niant l’existence même du problème, personne ne s’est inquiété d’analyser les causes de cette défaillance grave, et de planifier les actions correctives pour qu’elle ne se reproduise pas.
Et pourtant, d’une certaine manière, le ministre avait raison. L’Etat investit, met à disposition de l’oxygène, des médicaments, des consommables et des équipements. N’a jamais lésiné sur les moyens.
Pas que dans le secteur de la Santé.
Mais le citoyen, le client final, n’en bénéficie pas toujours.
Pourquoi ?
Nous allons acheter des équipements et doter les hôpitaux. Et il y aura un scanner dans chaque hôpital, et des concentrateurs d’oxygène et tout ce qu’il faut. Mais ils resteront en panne la plupart du temps. Et les citoyens devront se tourner vers des établissements privés, pour faire un scanner. Où pour acheter … de l’oxygène.
Parce qu’à la base, il y un problème de gestion.
Dans les entreprises, privées ou publiques, ou même dans les organismes à but non-lucratif, la direction fixe des objectifs à atteindre. Et des indicateurs de performance. Elle met en place, ensuite, des plans d’actions pour atteindre les objectifs. Et surveillent les indicateurs de performance. Et les indicateurs d’activité.
Exemple : Je demanderai aux directeurs d’établissements hospitaliers un reporting, sur le nombre de prestations médicales offertes aux citoyens. Et un autre, sur le taux de disponibilité du scanner. Et je planifierai les actions (formation, maintenance, management), pour assurer un taux de disponibilité des équipements, proche des standards internationaux.
Ce n’est pas pour rien, que les Chinois envoient leurs responsables étudier le management public.