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Plus de 30 milliards de DA déboursés par l’État

Par Zahir Radji

Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Urbanisme, Kamel Beldjoud, a relevé, hier à Alger, que l’État avait alloué plus de 30 milliards de dinars en 2020 pour faire face aux catastrophes majeures et indemniser les personnes touchées. 

 

Lors d’une allocution à l’ouverture du colloque national sur la stratégie de prévention et la gestion des risques majeurs, M. Beldjoud a indiqué que l’État intervient à chaque catastrophe naturelle (inondation, feux de forêts, séisme…), en procédant à la réparation ou à la reconstruction des infrastructures de base touchées et la prise en charge des populations touchées, à travers des opérations de relogement ou d’indemnisation. Selon le ministre, la raison de l’aggravation des catastrophes dans le pays est due à la vulnérabilité de nos villes et quartiers, au grand nombre de bâtiments vieillissants et à la construction illicite, notamment au bord des rivières. Dans le même sens, M. Beldjoud a déploré l’absence de la culture d’assurance chez les citoyens. Ceci a mis l’État dans l’obligation d’assumer, elle seule, les conséquences d’une catastrophe naturelle. En effet, en dépit de l’obligation de souscrire à une police d’assurance des catastrophes naturelles, les Algériens l’ignorent toujours. Selon l’ordonnance n° 03-12 du 26 août 2003 relative à l’obligation d’assurance et d’indemnisation des victimes, tout propriétaire, personne physique ou morale, autre que l’État, d’un bien immobilier construit, situé en Algérie, est tenu de souscrire un contrat d’assurance de dommages garantissant ce bien contre les effets des catastrophes naturelles. Ainsi, toute personne physique ou morale exerçant une activité industrielle et/ou commerciale est tenue de souscrire un contrat d’assurance de dommages garantissant les installations industrielles et/ou commerciales et leur contenu contre les effets des catastrophes naturelles. Le ministre de l’Intérieur n’a pas omis de souligner que des faiblesses ont été recensées durant les expériences précédentes de la gestion des catastrophes en raison, dira-t-il, d’un manque de coordination entre les différents secteurs. Il a expliqué qu’une stratégie nationale a été élaborée pour faire face à dix risques majeurs auxquels fait face l’Algérie sur les quatorze  risques identifiés par les Nations unies. En outre, M. Beldjoud a justifié la non-publication de 26 textes d’application liés à la loi de prévention des risques majeurs émis en 2004 suite au non limitation des délais et responsabilités de chaque partie. Pour sa part, le délégué national aux risques majeurs, Afra Hamid, a fait savoir que cette conférence de deux jours qu’abrite le centre international des conférences (CIC), Abdellatif Rahal (Alger), placée sous le thème : «Une approche participative et intégrée», a vu la présence de 300 participants, dont 100 experts. En effet, il sera une occasion pour débattre le projet de la nouvelle stratégie nationale contre les catastrophes majeures. M. Afra a rappelé que l’Algérie consacre annuellement une moyenne de 34 milliards de DA durant la période allant de 2004 à 2019. Durant cette période (en 16 ans), les interventions, lors de la survenance d’aléas naturels tels que les séismes, les inondations et les feux de forêts, ont coûté 545 milliards de DA à l’Algérie. Pour 2020, l’Algérie a déboursé plus de 30 milliards de DA et la perte de 500 000 emplois suite à la pandémie de Covid-19. Le responsable a, dans ce contexte, mis l’accent sur l’impérative adaptation aux nouveaux concepts de gestion des grandes catastrophes, conformément au cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes, lequel insiste sur la nécessité de passer de la gestion des catastrophes à la gestion des risques qui en découlent. L’Algérie a adopté, dès 2004, une politique de prévention des risques majeurs par la mise en place d’une loi définissant 15 aléas naturels et technologiques, ainsi que les modalités de prévention et d’intervention lors de leur survenance. 16 ans après l’entrée en vigueur de la loi de 2004, «le nombre des décrets exécutifs promulgués, en application dudit texte, ne dépasse pas quatre décrets sur un total de 30 qui devaient définir les modalités de prévention de tous les risques énoncés dans cette loi», selon M. Afra. Ce retard est dû à plusieurs raisons, dont le fait que cette loi n’ait pas abordé le volet relatif aux délais de mise en œuvre et qu’elle n’ait pas défini les responsabilités et les instances habilitées à promulguer les décrets exécutifs, vu que les risques majeurs ne concernent pas un secteur en particulier mais de nombreux secteurs. La non-promulgation des décrets exécutifs a entravé l’inscription de la stratégie nationale de prévention contre les risques majeurs au sein des plans de développement au niveau local. Toutefois, «ce manque sera rattrapé après l’entrée en vigueur de la nouvelle stratégie», a-t-il souligné. M. Afra a fait savoir que la société civile et le secteur privé seront associés dans la nouvelle stratégie de prévention et gestion des catastrophes majeures. Ainsi, les délais, les financements et les objectifs chiffrés de la nouvelle stratégie seront également fixés, a-t-il conclu.

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