Plusieurs responsables locaux limogés

Par Arezki Louni
Une véritable opération «mains propres» est en train de s’opérer au niveau des collectivités et de l’administration locale. Des chefs de daïra, des présidents d’APC et des secrétaires généraux, ont été relevés de leurs fonctions sur décision du chef de l’Etat.
Ces limogeages et autres poursuites judiciaires interviennent suite à des enquêtes sur le terrain sur «l’abus de confiance» et les «malversations» dans la réalisation de projets dans les zones d’ombre. En effet, le Président Tebboune a signé plusieurs décrets présidentiels portant fin de fonctions de quatre chefs de daïra. Il s’agit de : Nadia Nabi, cheffe de daïra de Ouled Abdelkader (wilaya de Chlef); Mahmoud Ghrib, chef de daïra de Faydh El-Batma (wilaya de Djelfa); Rédha Khider, chef de daïra de Es-sénia (wilaya d’Oran), et Fethi Belmoustapha, chef de daïra d’El-Remka (wilaya de Relizane), a précisé la même source. Le Président Tebboune a suspendu plusieurs maires. Il s’agit du P/APC de Sidi Echahmi, daïra Es-sénia (wilaya d’Oran); le P/APC de Souk El-Had, daïra d’El-Remka (wilaya de Relizane); le P/APC de Ouled Abdelkader (wilaya de Chlef); le P/APC de Oum Laâdham, daïra de Gaydh El-Batma (wilaya de Djelfa). Le chef de l’Etat a également mis fin aux fonctions de responsables de l’habitat et des travaux publics au niveau des daïras de Ouled Abdelkader (Chlef), Faydh El-Batma (Djelfa) et Ouled Derradj (M’sila). Le Président Tebboune a également limogé le premier responsable des ressources en eau au niveau de la daïra El-Remka dans la wilaya de Relizane. A noter que selon les enquêtes diligentées par les services concernés, les mis en cause sont accusés de dilapidations de deniers publics, passation de marchés douteux, corruption et favoritisme dans l’affectation des projets. Cette œuvre de salubrité publique intervient dans le sillage des scandales en série ayant éclaté au lendemain du mouvement populaire du 22 février. D’anciens Premiers ministres, ministres, hommes d’affaires, cadres, et mêmes officiers supérieurs, ont été jugés et condamnés à de lourdes peines d’emprisonnement. Selon des sources sûres, d’autres mesures seront prises dans le cadre d’autres affaires de malversations au niveau des administrations publiques et entreprises nationales, notamment du secteur des hydrocarbures et de travaux publics. Pour sa part, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati, a fait état mardi à Alger d’efforts en cours pour développer les mécanismes juridiques actuels en vue de conférer davantage d’efficacité à la lutte contre la corruption, notamment en ce qui concerne la «récupération des fonds détournés». Dans une allocution lors de la cérémonie d’installation du nouveau président de la Cour d’Alger, Mokhtar Bouchrit, M. Zeghmati a affirmé que «la lutte contre la corruption, sous toutes ses formes, demeure l’un des principaux objectifs auquel s’attelle la justice, aujourd’hui plus que jamais», ajoutant que «des efforts sont en cours pour développer les mécanismes juridiques actuels en vue de conférer davantage d’efficacité à cette lutte, notamment en ce qui concerne la récupération des fonds détournés».