L’Algérie a réagi avec fermeté à la récente déclaration du Royaume-Uni exprimant un appui au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental. Pour Alger, ce choix constitue une entorse regrettable aux principes fondamentaux du droit international et une atteinte au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination.
Tout en exprimant son profond regret face à cette prise de position, l’Algérie rappelle que le plan marocain d’autonomie, brandi depuis 2007, n’a jamais été accepté par les Sahraouis comme base de négociation. Pire encore, cette initiative a toujours été considérée par les différents envoyés spéciaux des Nations Unies comme inapte à offrir une issue juste et crédible au conflit, en raison de sa nature unilatérale et de son objectif évident de consacrer le fait accompli de l’occupation.
Pour Alger, la manœuvre marocaine ne vise en réalité qu’à gagner du temps, à étouffer toute tentative de règlement conforme aux résolutions onusiennes, et à habituer la communauté internationale à une présence illégale sur un territoire reconnu par l’ONU comme non autonome, donc en attente de décolonisation.
Cependant, l’Algérie note que Londres, malgré son appui verbal à l’initiative marocaine, n’a pas franchi la ligne rouge consistant à reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Une distinction importante. D’ailleurs, à l’occasion d’une récente conférence de presse, le Secrétaire d’État britannique a solennellement réaffirmé l’attachement du Royaume-Uni au principe fondamental de l’autodétermination des peuples, une position que l’Algérie considère comme un acquis à préserver.
En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, le Royaume-Uni a des responsabilités historiques et juridiques. À ce titre, Alger forme l’espoir que Londres saura se montrer à la hauteur de ses engagements en matière de respect de la légalité internationale, et continuera à exiger du Maroc le respect des résolutions onusiennes relatives au Sahara occidental.
Pour l’Algérie, il ne peut y avoir de paix durable dans la région sans un règlement juste et conforme à la volonté du peuple sahraoui. Le droit à l’autodétermination n’est ni négociable ni contournable. Il s’agit d’un principe universel que nul État, aussi influent soit-il, ne peut sacrifier sur l’autel d’intérêts géopolitiques passagers.
