
Par Zahir Radji
L’expert en économie Abderhamane Hadef a affirmé que la reprise de l’activité économique et sa pérennité dépendra essentiellement de la capacité de promouvoir un développement socio-économique local sur la base des objectifs de développement durable (ODD) avec davantage de décentralisation dans la gestion des affaires économiques et de réduire le gap entre le marché officiel et le marché parallèle à travers une approche fédératrice et inclusive avec comme principe la liberté d’entreprendre et de commencer.
Il est à noter que la sphère informelle ne cesse de croitre ces dernières années. Plus de 90 milliards de dollars circulent dans cette économie parallèle. Un chiffre qui fait peur, interpelant plus que jamais le gouvernement sur la nécessité de trouver des solutions rapides et efficaces pour cette problématique.
Il y a également nécessité, ajoute-t-il, de promouvoir et développer un écosystème favorable à l’innovation et les technologies ICT et d’intégrer la chaine de valeurs mondiales par le développement des métiers de l’export et dynamique de la diplomatie économique.
Pour l’ex président de la chambre du commerce de Titteri (Médéa), tout cela ne pourra être envisagé et mis en œuvre sans le changement et la modernisation du système de gouvernement à tous les niveaux.
A cet effet, et afin de libérer l’administration des bureaucrates, l’intervenant a recommandé l’épuration et l’assainissement de l’arsenal juridique, réglementaire et procédural des textes toxiques et consentir un effort de pédagogie envers les agents publics en passant d’une logique contraignante et bloquante à une logique de service pour préserver l’image de l’autorité publique et regagner la confiance du citoyen. Ajoutant à cela, la généralisation du numérique à tous les niveaux pour instaurer une vraie gouvernance électronique garante de transparence, d’équité et d’efficacité. Dans ce cadre, Abderhamane Hadef a appelé à la fixation comme objectif stratégique de la transformation numérique de faire passer la participation de l’économie numérique dans le produit intérieur brut (PIB) de 3% à 10% à l’horizon 2025. Les axes stratégiques à inclure dans la stratégie nationale de transformation numérique afin de rendre l’Algérie prête à cette transition, l’intervenant a plaidé pour le développement des capacités technologiques, modernisation et refonte de l’administration pour une gouvernance électronique et la réduction de la facture numérique.
Par ailleurs, l’intervenant a indiqué que la relance industrielle d’un pays se mesure par le nombre d’usines réalisées et entrées en production et non par les intentions d’investissement ; le niveau de modernisation de l’outil de production intégrant les technologies digitales, l’intelligence artificielle la robotique et pas par le nombre de machines ; la place de l’innovation dans l’organisation des entreprises et leurs sophistication pour être toujours en avant-garde et compétitive et non pas par la quantité de produits fabriqués ; le niveau d’intégration faisant appel à la sous-traitance nationale et non pas par le nombre de partenaires étrangers et la facilité d’accès au foncier industriel aménagé aux normes et standards et non par la superficie réservées aux parcs industriels.