Premier « accélérateur public » avant fin 2020

Par Arezki Louni
Le secteur des Start up en Algérie a connu une nette évolution, au cours des quelques derniers mois. La création d’un ministère délégué, d’un fonds de financement, et le rattachement de ce domaine au ministère de la petite et moyenne entreprise, fait de ce dernier un créneau porteur et prometteur.
La livraison d’un premier accélérateur public de startups vers la fin de l’année en cours, est un autre signe de développement des Start up en Algérie. Ce projet, devant être livré fin 2020, est réalisé par le Groupe Sonatrach et la wilaya d’Alger, étant deux entreprises citoyennes contribuant à l’effort national de promotion des startups et des compétences. Une fois prêt, cet accélérateur s’érigera en un espace de débat d’idées et un carrefour réunissant les propriétaires d’accélérateurs et incubateurs, des représentants de banques et centres de recherche et des représentants d’entreprises publiques et privées qui bénéficieront bien entendu des nouveaux projets pour optimiser leur rendement.
Lors d’une visite d’inspection pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux du projet du premier accélérateur au niveau de « Dar-Tech » au parc Dounia à Alger, le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Start up, Yacine El Mehdi Oualid, a mis l’accent sur l’impératif de doter le climat de travail des startups par des espaces permettant de booster et d’accélérer l’innovation. Par ailleurs, les porteurs de projets nécessitent également des espaces et des moyens à même de promouvoir leur innovation et aplanir les difficultés et entraves qu’ils peuvent rencontrer sur le terrain. Le ministre a assuré que le secteur se renforcerait par d’autres projets pour la réalisation « d’accélérateurs » similaires à travers plusieurs wilayas, le but étant de promouvoir l’innovation technique, numérique et technologique. Selon les explications fournies lors de la visite de la délégation ministérielle, les incubateurs sont appelés à développer les idées proposées par les porteurs de projets en les accompagnant pour cristalliser le projet en une période de 9 mois. Premier du genre en Algérie, cet accélérateur dont les travaux de réalisation ont débuté en juillet 2019, sera géré par une entreprise privée à mettre en place sous l’autorité du département des startups. Sur un autre chapitre, et pour renforcer le secteur des Start up, la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) a lancé son programme de soutien aux start-up et à l’innovation « Innovate Algeria » à l’occasion de la cérémonie de remise des prix aux lauréats de Hackalgeria lancé en mai dernier par le même patronat. Ce programme ambitieux a inscrit, selon le président de la CAPC, Mohamed Sami Agli, comme première action, l’accompagnement des 20 lauréats de Hackalgeria à l’effet de promouvoir leurs projets au niveau international, et ce, à l’occasion d’importants rendez-vous dédiés à l’innovation tels que Emerging-Valley en décembre 2020 et Vivatech en 2021, mais aussi au Massachusetts Institute of Technology avec le soutien du Pr. Kamel Youcef Toumi et l’université d’Harvard. Il convient de rappeler qu’un Fonds de financement des start-up a été récemment mis en place dans le but d’aider les porteurs de projets innovants. Ce fonds, régi par des mécanismes de financement « plus en adéquation avec les start-up », peut même s’adapter aux préceptes de la religion dans le domaine des pratiques financières (absence d’intérêt). Il Fonds ne permettra pas d’assurer un financement à travers un crédit comme ce fut le cas dans le dispositif de l’ANSEJ, mais à travers l’entrée au capital de la société, une procédure impliquant l’échange d’un apport contre les parts de cette société.