
Le rachat de Djezzy par le Fonds national d’investissement (FNI) permettra à l’Algérie en premier lieu de garantir sa sécurité numérique et de mettre une nouvelle stratégie pour le développement du secteur des télécommunications.
En effet, après ce rachat des actions d’Omnium Telecom Algérie SPA du groupe multinational néerlandais VEON, les nouveaux managers sont appelés à fixé des objectifs bien définis à atteindre dans le court et moyen terme. Dans ce cadre, l’expert en économique, Abderrahmane Hadef a estimé que l’affaire de Djezzy est devenue un dossier économique par excellence.
Pour lui, les efforts des pouvoirs publics doivent tous orientés vers le développement de l’opérateur téléphonique Djezzy. Dans un marché plus au moins équilibré entre les trois opérateurs, avec des perspectives de croissances et de développement importantes, « la société devrait continuer à jouer un rôle important comme étant un des piliers du secteur des télécommunications en Algérie, tout en contribuant au développement des technologies, des communications et d’informations», souligne Hadef, en faisant savoir que Djezzy a besoin d’une nouvelle approche en matière de gestion notamment.
Questionné sur une éventuelle fusion des deux grands opérateurs, à savoir Mobilis et Djezzy, notre interlocuteur a indiqué qu’il y a cette possibilité de les fusionner en une seule société, du fait qu’ils appartiennent au même propriétaire. Mais, précise-t-il, la législation actuelle, notamment la loi sur la concurrence écarte cette possibilité et les pouvoirs publics vont mettre une stratégie spécifique pour le développement de cet opérateur.
Sur ce point, l’expert a préconisé de procédé à l’ouverture du capital de l’opérateur «Djezzy» et tenter de nouer un partenariat avec associé technologique, qui aura la responsabilité et la mission de prendre en charge l’aspect technique et technologique de l’opérateur. « Aujourd’hui, nous devons porter Djezzy à des niveaux supérieurs et pourquoi pas aller vers des marchés mondiaux. Une chose qui se pourrait faire grâce à des partenariats avec les géants mondiaux de télécommunications à l’instar d’ « Orange », « Vodafone » et autres», précise-t-il, en soulignant qu’il y aura certainement une vision plus large, dépassant le marché local.
C’est pour cela, estime-t-il, qu’il est nécessaire d’accélérer la conclusion d’un partenariat avec un partenaire technologique, qui permettra à la société « Djezzy» d’atteindre la croissance souhaitée, et ce, devant les enjeux majeurs imposés en termes de sécurité numérique et de développement des réseaux de nouvelle génération pour les téléphones mobiles.
En conséquence, «toutes ces questions nécessitent de mettre en place une feuille de route et un développement et plan stratégique de la société « Djezzy », qui a déjà les qualifications pour devenir une entreprise mondiale, permettant à l’Algérie de prendre sa place sur le marché mondial des télécommunications, du moins sur le marché régional en Méditerranée et en Afrique», recommande Hadef.
Il est à rappeler que VEON a annoncé, vendredi 5 août, dans un communiqué publié sur son site officiel, avoir reçu environ 682 millions de dollars suite à la finalisation de la vente de sa participation dans Djezzy Algérie.
C’est un gros investissement qui doit être «tous simplement valorisé avec une nouvelle vision qui permettra à Djezzy de réaliser un développement aussi bien du côté technologique que du côté économique et commercial, ce qui permettra à l’Algérie d’avoir un marché au niveau extérieur qui lui permettra de diversifier les sources de devises et lui permettra également de maîtriser les nouvelles technologies car le défi de toute une économie dans le monde principalement représenté dans le défi technique et le degré de la maîtrise des technologies numériques et de communication. Sur cette base, l’Algérie peut atteindre sa sécurité numérique», conclut-t-il.
Pour sa part, l’expert en communication, Dr Mohamed Marwani, a déclaré que ce rachat injectera du sang neuf dans le domaine des télécommunications et élargira le champ de la concurrence entre les trois opérateurs.
Par Zahir Radji