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Quels effets sur l’emploi et sur la valeur ajoutée ?

Par Mohamed KADI Maître de recherche au Cread

Dans le premier, cas on suppose que les effets spécifiques peuvent être corrélés avec les variables explicatives du modèle, et dans le second cas on suppose que les effets spécifiques qui sont perpendiculaires aux variables explicatives du modèle. Lorsque la probabilité de ce test est inférieure au seuil retenu, le modèle à effets fixes est privilégié. Dans le cas contraire, on retient le modèle à effets aléatoires et dans ce cas la méthode des MCG est adoptée.

En termes d’impact sur la création d’emplois, cette étude montre que le cas algérien partage quelques caractéristiques identiques à celles observées au niveau des économies en développement comme la Maroc et la Tunisie. En effet, Pour le coefficient propension d’importation(PRM), il faut noter qu’il est négatif et significatif à un seuil de 1%. Son signe n’est pas contraire aux attentes et il conforme les résultats obtenus par Boussida (2004), Palméro et Raux (2010) ainsi que ceux obtenus par Cortes et Jean (1997). En effet, c’est auteurs indiques que les importations sont destructrices d’emplois industriels. Cette relation négative entre les importations et la dynamique de création d’emplois s’explique par un manque à guanier en termes d’emplois due aux importations. Cette situation défavorable peut s’expliquer par le processus de désindustrialisation enclenché depuis le début des années 1990 avec le programme d’ajustement structurel (PAS), puis aggravée par la mise en application des accords de libre échange (UE, ZALE). D’autre part, la mise en œuvre des projets d’infrastructures dans le cadre des plans quinquennaux pour la relance économique de (2002/2004) et celui de (2005/2009) ont nécessité des moyens matériels et humains considérables que l’économie nationale ne peut pas les satisfaire. Pour le faire, l’option d’importation de matières premières ainsi que les équipements nécessaires à la réalisation de ces projets s’est imposées.

La variable (CAPAB) a un effet positif et significatif sur la création d’emplois. Ce signe est conforme à la théorie. En effet, un secteur industriel qui a une capacité d’absorption importante peut générer des emplois dans le cas où les produis étrangers ne sont pas semblables aux produits domestiques, une augmentation de leur taux de pénétration augmente mécaniquement l’offre d’emploi des firmes domestiques. Par ailleurs, les résultats obtenus indiquent aussi que la productivité apparente du travail à un effet négatif sur la création d’emplois. Par ailleurs, Driver et Alii (1988) constatent qu’à l’intérieur d’un secteur la productivité du travail varie sensiblement d’une firme à l’autre. Selon Corte et jean (1997), A production inchangée, une augmentation de la productivité du travail détruit mécaniquement des emplois dans le secteur concerné. Ces gains de productivité entraînent une baisse des prix, une hausse des salaires, une hausse des profits ou une combinaison des trois. Il en résulte une hausse de la rémunération réelle du travail et/ou du capital, qui se traduit par une augmentation de la consommation et/ou de l’investissement. La demande augmente, ce qui engendre des créations net d’emplois. Discussion des résultats obtenus par le deuxième modèle (ouverture / VA) En termes d’impact sur la valeur ajoutée, toutes les variables retenues dans le cadre de ce modèle sont significatives. En effet, les importations (LOGX) ont un effet négatif et significatif au seuil de 1% (-0.183***) sur la valeur ajoutée crée dans les différents branches du secteur industriel. Ce résultat concorde avec ceux obtenus par Boussida (2004) pour le cas tunisien et Palméro et Raux (2010) pour le cas marocain. Par contre l’impact des exportations (LOGX) sur la valeur ajoutée est positif et significatif au seuil de 5%. De même pour la productivité apparente du travail qui influence positivement la valeur ajoutée dans les différents secteurs industriels. Ces résultats sont cohérents avec ceux obtenus avec Palméro et Raux (2010) pour le cas marocain. Par ailleurs, le coefficient de (+0.699) indique une forte corrélation positive entre les exportations et la création de la valeur ajoutée. Cela peut s’expliquer par la nature des produits exportés. En effet, les avantages concurrentiels en matière des coûts de production en l’occurrence les prix de l’énergie et de la main d’œuvre permettent de dégager une valeur ajoutée relativement conséquente. 

Conclusion 

Dans le cadre de ce travail, notre question de départ était de comprendre comment le stock d’emploi et la valeur ajoutée créée réagissent au mouvement d’exportation et d’importation. La revue des recherches théoriques antérieures et l’examen des études empiriques nous ont permis de construire et de valider notre modèle de déaprt. Les résultats obtenus à partir de l’analyse économétrique, montrent clairement que les exportations influent positivement sur la création d’emplois, tandis que les importations le détruit, dans toutes les branches du secteur manufacturier. 

Cependant, la comparaison entre le niveau de création et de destruction d’emplois, indique que l’ouverture du marché est destructrice de d’emploi durant la période étudiée. Cela s’explique par la capacité très limité du secteur industriel à assurer une substitution aux importations. De même pour la variation de la valeur ajoutée, qui est significativement sensible aux échanges commerciaux. Par ailleurs, ces résultats nous montrent également que l’Algérie n’a pas su valoriser les bienfaits théoriques potentiels de l’ouverture économique sur l’emploi et sur la valeur ajoutée. Deux phénomènes peuvent être évoqués ; en premier, la dépendance croissante aux importations et la perte accrue des emplois et de la valeur ajoutée dans le secteur manufacturier, sont les conséquences les plus plausibles du processus de désindustrialisation de l’économie algérienne ; en second, la spécificité de l’économie algérienne fondée sur les richesses minières (hydrocarbures) défavorise toutes tentatives de développement industriel. Ces résultats sont conformes à la littérature existante, notamment les études récentes menées dans le contexte des pays en développement (Boussida 2004 ; Palméro et Raux, 2010).

Les résultats de cette recherche révèlent des implications politiques pertinentes. Les initiatives politiques doivent viser l’amélioration des dispositifs et des politiques d’aide et de promotion de l’activité d’exportation dans des secteurs à forte valeur ajoutée et créateurs d’emplois comme l’industrie. Conscient des limites que présentent les résultats de cette étude sur le plan méthodologique et empirique. La principale limite méthodologique de cette étude réside dans le manque d’informations sur d’autres variables comme l’indice des prix à la production industrielle (IPPI) sur une longue période. Par ailleurs, de futurs travaux de recherche pourront utiliser une approche comparative entre pays semblables (dimension spatiale) à l’Algérie, sur plusieurs années (dimension temporelle). Les éléments de comparaison permettront une meilleure compréhension des spécificités économiques et sectorielles de chaque pays.

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